Les auteurs présumés du viol de la jeune tchadienne Zouhoura ont été arrêtés, a annoncé mardi le procureur général de Ndjamena, qui a confirmé la mort lundi d'un jeune pendant une manifestation réclamant justice, violemment dispersée par la police.
Plusieurs centaines de jeunes tchadiens avaient manifesté lundi à N'Djamena pour dénoncer le viol de la jeune fille avant d'être dispersés par la police anti-émeutes.
Sous couvert de l'anonymat, un manifestant avait affirmé à l'AFP que l'un des protestataires avait été tué par balle par la police lors de la dispersion. L'information n'a pas été confirmée par les forces de l'ordre.
Le jeune tué, Abbachou Hassan Ousmane, était âgé de 17 ans, ont indiqué mardi ses proches à l'AFP.
Zara Mahamat Yosko a été enlevée ce week-end et violée par cinq jeunes hommes, issus de familles d'officiers supérieurs, selon les manifestants. Les agresseurs ont ensuite mis en ligne une vidéo - retirée depuis - sur les réseaux sociaux montrant la victime nue et en larmes.
"Dès que nous avons pris connaissance de ces images (montrant Zouhoura) et sans qu'aucune plainte ne soit déposée à notre parquet, nous avons déclenché l'action publique en instruisant la police judiciaire pour mener des enquêtes (...). La police a pu interpeller et déférer au parquet les cinq violeurs et leur quatre complices", a annoncé à la presse le procureur général, Louapambe Mahouli Bruno.
Djidda Oumar, Secrétaire Général du Réseau des Associations des Droits de l’Homme au Tchad, a dit a VOA Afrique suivre l’affaire de très près pour que les violeurs répondent de leurs actes devant la justice.
Réagissant au viol de la jeune fille, le président tchadien Idriss Déby Itno avait dénoncé lundi soir un acte "ignoble" et promis que les coupables seraient punis.
Au sujet du manifestant tué, le procureur général a assuré que "les éléments des forces de l'ordre mis en cause dans l'affaire seront mis aux arrêts et traduits devant les tribunaux".
Avec AFP