Cet appel intervient après la dispersion violente par la police anti-émeute d'un sit-in jeudi dans la capitale tchadienne d'une centaine de jeunes diplômés devant le ministère de l'Education nationale "venus exiger leur intégration dans la Fonction publique", a expliqué par téléphone son secrétaire général, Remy Gamo.
Selon lui, "huit étudiants ont été légèrement blessés", ce que dément le porte-parole de la police Paul Manga, joint par l'AFP, qui assure qu'il n'y a eu aucun blessé. "A notre connaissance nous n'avons enregistré ni blessé ni mort, et pas d'arrestations", a-t-il dit.
Remy Gamo a affirmé que, vendredi, "toute la capitale" était quadrillée par la police.
"Les portes de la Fonction publique ne peuvent pas rester fermées pour les jeunes diplômés", a poursuivi le secrétaire général du CAMOJET dont le mouvement suspend "toute option de dialogue avec le gouvernement et appelle toute la jeunesse de l'ensemble du territoire national à une marche nationale le samedi 6 février".
La loi de finances pour 2016 suspend en effet toute intégration à la fonction publique pour les trois ans à venir.
Le Tchad, dirigé depuis 25 ans par le président Idriss Deby Itno, est classé parmi les 10 plus pauvres pays au monde malgré sa rente pétrolière, selon l'indice de développement humain (IDH) des Nations unies.
Après la découverte de gisements de pétrole en 2003, les revenus pétroliers lui ont permis de moderniser son armée, de se doter d'un meilleur réseau routier et de construire de nombreux bâtiments publics. Mais l'amélioration des conditions de vie de la population n'a pas suivi.
Régulièrement, les fonctionnaires, notamment les enseignants, font grève pour percevoir leurs arriérés de salaire. Le pays enregistre actuellement une baisse de ses recettes du fait de la chute des cours du brut et il est en outre engagé dans un effort de guerre important dans sa lutte contre les islamistes nigérians de Boko Haram.
Avec AFP