Le directeur général de la police, le directeur général de la gendarmerie, des chefs d'état major général des armées ainsi que des commandants de la garde nationale nomade du Tchad, ont tous été "appelés à d'autres fonctions" mercredi, sur décision du président Déby. Samedi, la télévision d'Etat avait déja annoncé le remplacement du ministre de la sécurité Mahamat Charfadine Margui par le général Ali Ahmat Akhabache dans le cadre d'un remaniement ministériel limité.
Cette restructuration des forces sécuritaires intervient dans un contexte de détérioration du climat politique et sécuritaire au Tchad. Un ex-commandant des renseignements généraux et son fils ont été abattus par des hommes armés non identifiés et les autorités ont émis la semaine dernière un ordre opérationnel pour "sécuriser la ville de N'Djamena" et procéder à des "fouilles systématiques" pour retrouver des armes. Des militaires lourdement armés ont ensuite été déployés sur le terrain pour mener ces fouilles dans différents quartiers de la capitale.
Dénonçant un "climat délétère de dictature et de terreur" et les risques de "fraude électorale", les partis d'opposition ont pour leur part annoncé la semaine dernière leur refus de participer aux élections législatives et communales du 29 décembre.
Trois ans après avoir été proclamé chef de l'Etat par l'armée après la mort de son père tué par des rebelles, le général Mahamat Idriss Déby, aujourd'hui âgé de 40 ans, a fait adopter par référendum une nouvelle Constitution en décembre 2023 puis été élu président en mai à l'issue d'un scrutin boycotté par une partie de l'opposition.
Mi-septembre, l’Organisation mondiale contre la torture a dénoncé une multiplication des arrestations et des détentions hors procédures par les services de renseignement tchadiens.
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