Il s'est présenté comme victime des actes de son père, alors que pour le ministère public, il était "l'un des coordonnateurs" de la bande, "porteur d'une arme de guerre". Marcel Malanga, 22 ans, né aux Etats-Unis d'une mère américaine, a dit être venu en République démocratique du Congo, accompagné de son ami Taylor Thompson, à l'invitation de son père, Christian Malanga.
"Je suis venu non pour faire un renversement du pouvoir mais pour rendre visite à mon père, que j'avais vu la dernière fois en 2021 pour une courte période, un père qui m'a quitté à l'âge de 16 ans", a-t-il déclaré au tribunal. "Je ne savais pas que mon papa avait des ambitions politiques", a-t-il ajouté.
Le jeune homme a affirmé avoir été réveillé dans la nuit du 18 au 19 mai par son père, et que ce dernier lui a "ordonné de porter une arme". Marcel Malanga a raconté avoir eu "peur pour sa vie" durant une fusillade à l'extérieur d'une résidence – celle du ministre sortant de l'Économie Vital Kamerhe, devenu depuis président de l'Assemblée nationale. Puis s'être retrouvé avec le reste du commando au palais de la Nation, sans "comprendre le sens de la mission". "Pourquoi ne s'est-il pas opposé à son père?", a interrogé le ministère public. "Mon père était très autoritaire... j'avais peur qu'il me tue", a répondu le jeune homme.
Le 19 mai, la RDC a connu ce que l'armée a qualifié de "tentative de coup d’État", lorsque plusieurs dizaines d'hommes avaient attaqué le domicile de Vital Kamerhe, avant d'investir le palais de la Nation, bâtiment historique abritant des bureaux du président Félix Tshisekedi. Au total, 51 accusés sont poursuivis dans cette affaire et sont tous détenus à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa, où leur procès a débuté le 7 juin.
Six étrangers figurent parmi eux: Marcel Malanga, son ami Taylor Thompson, un autre Américain, Benjamin Zalman-Polun, ainsi qu'un Belge, un Britannique et un Canadien, des Congolais naturalisés. Les faits qui leur sont reprochés sont passibles de la peine de mort, selon le tribunal militaire. L'audience se poursuivait vendredi avec l'interrogatoire de Benjamin Zalman-Polun.
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