Les combats, qui ont débuté en novembre 2020 entre autorités régionales rebelles issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et les forces progouvernementales, ont repris le 24 août après cinq mois de trêve.
Mardi, un porte-parole du TPLF a affirmé sur Twitter que "les forces érythréennes ont lancé une offensive à grande échelle sur tous les fronts". Le 1er septembre, les autorités tigréennes avaient dénoncé une offensive conjointe éthiopienne et érythréenne à partir de l'Érythrée, pays qui borde le nord du Tigré et a déjà prêté main-forte aux forces fédérales éthiopiennes pendant la première phase du conflit. L'AFP n'est pas en mesure de vérifier ces affirmations. Les journalistes n'ont pas accès au nord de l'Éthiopie et les réseaux de télécommunications y fonctionnent de manière aléatoire.
"Nous avons suivi des mouvements de troupes érythréennes de l'autre côté de la frontière (au Tigré, ndlr)" et "nous les condamnons", a déclaré Mike Hammer, lors d'une conférence de presse. "La présence de troupes érythréennes en Éthiopie ne sert qu'à compliquer les choses et à enflammer une situation déjà tragique", a affirmé M. Hammer, qui s'est rendu en Éthiopie entre le 5 et le 16 septembre, où il a notamment rencontré le Premier ministre Abiy Ahmed.
"Tous les acteurs extérieurs doivent respecter l'intégrité territoriale de l'Éthiopie et éviter d'alimenter le conflit", a déclaré Mike Hammer, appelant "ceux qui pourraient être en mesure de communiquer directement avec Asmara" à agir car "cela est extrêmement préoccupant et doit cesser".
Selon les services diplomatiques canadiens et britanniques, les autorités érythréennes ont décrété la semaine dernière une mobilisation de leurs forces armées. L'Érythrée, un des États les plus fermés du monde, n'a pas commenté ces informations.
Le retour de la violence dans le nord de l'Éthiopie a totalement interrompu l'acheminement routier et aérien de l'aide humanitaire au Tigré et dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar, dont les populations souffrent de la faim, selon l'ONU. Le bilan de cette guerre qui ravage le nord de l'Éthiopie depuis près de deux ans est inconnu.
Le conflit, marqué par des exactions sur les civils commises par les deux camps, a provoqué le déplacement de plus de deux millions de personnes et plongé des centaines de milliers d'Éthiopiens dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU. Selon un rapport destiné au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité ont probablement été commis depuis le début du conflit.