"Nous devons tous faire notre part, mais la Chine représente 90% des échanges commerciaux nord-coréens, la Chine a un levier économique sur Pyongyang qui est unique et son rôle est particulièrement important", a pressé M. Tillerson qui préside une réunion ministérielle exceptionnelle du Conseil de sécurité, en présence de son homologue chinois Wang Yi.
-Mise en garde de la Chine contre le recours à la force-
Pour sa part, le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a mis en garde vendredi à l'ONU contre les risques de "chaos" et de "plus grandes catastrophes" en cas de recours à la force contre la Corée du Nord et ses programmes nucléaire et balistique.
"L'usage de la force ne règle pas les différences et conduira uniquement à de plus grandes catastrophes", a-t-il averti lors d'une réunion exceptionnelle du Conseil de sécurité consacrée à son allié nord-coréen et présidée par le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson.
"Régler de manière pacifique la question nucléaire de la péninsule coréenne via le dialogue et les négociations représente le seul bon choix qui est réaliste et viable", avait déclaré Wang Yi à la presse juste avant d'entrer dans la salle du Conseil.
Le ministre chinois a vanté la nécessaire "dénucléarisation de la péninsule et le maintien du régime international de non prolifération nucléaire" afin "d'éviter le chaos" dans la région.
S'exprimant par le biais d'une traductrice, il a une nouvelle fois mis en avant la proposition de Pékin d'un gel des programmes militaires nucléaire et balistique de la Corée du Nord, alliée de la Chine, en échange d'un arrêt des exercices militaires entre les Etats-Unis et la Corée du Sud, liés par un traité d'alliance.
Le patron de la diplomatie chinoise a qualifié cette offre de "sensée et raisonnable" mais les Etats-Unis l'ont plusieurs fois rejetée.
Wang Yi a également plaidé pour une reprise des négociations à Six entre la Corée du Nord, la Corée du Sud, le Japon, la Russie, les Etats-Unis et la Chine. Ces pourparlers avaient duré de 2003 à 2009, sans succès.
Vendredi au cours de la réunion ministérielle des 15 membres du Conseil de sécurité, l'Américain Tillerson a affirmé que "toutes les options devaient rester sur la table" face à la Corée du Nord qui pourrait selon lui mener une "attaque nucléaire" contre la Corée du Sud, le Japon, voire les Etats-Unis.
Il aussi exhorté Pékin à faire usage de son "levier économique" contre Pyongyang pour le contraindre à arrêter ses programmes nucléaire et balistique.
Rex Tillerson doit voir dans l'après-midi en tête-à-tête Wang Yi.
Le régime communiste nord-coréen a multiplié ces dernières années ses tirs de missiles balistiques, procédant même à cinq essais nucléaires souterrains, dont deux en 2016.
Ces programmes militaires ont valu à la Corée du Nord une série de résolutions de l'ONU et une batterie de sanctions internationales. D'après des experts onusiens, ces mesures punitives ont toutefois eu peu d'impact sur Pyongyang
Avec AFP