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Tirs nord-coréens : le Conseil de sécurité peine à réagir, Kim Jong-Un persiste


Les ambassadeurs Samantha Power (USA), Koro Bessho (Japon) et Hahn Choong-hee (Corée du Sud).
Les ambassadeurs Samantha Power (USA), Koro Bessho (Japon) et Hahn Choong-hee (Corée du Sud).

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est montré incapable mardi de s'unir pour condamner formellement les derniers tirs de missiles balistiques nord-coréens, alors que le dirigeant de la Corée du Nord Kim Jong-Un a appelé au renforcement de son arsenal nucléaire.

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est montré incapable mardi de s'unir pour condamner formellement les derniers tirs de missiles balistiques nord-coréens, alors que le dirigeant de la Corée du Nord Kim Jong-Un a appelé au renforcement de son arsenal nucléaire.

Pyongyang a lancé lundi trois missiles de portée intermédiaire au large de sa côte orientale, une opération immédiatement condamnée par le Japon, Séoul et les Etats-Unis.

Après une heure de consultations à huis clos au Conseil, les ambassadeurs de ces trois pays ont réitéré leur condamnation devant la presse.

Ils ont exprimé l'espoir que les 15 pays du Conseil pourront bientôt publier une déclaration unanime, comme ils l'avaient fait fin août pour un précédent tir nord-coréen depuis un sous-marin.

"Le Conseil va continuer de travailler sur une déclaration", a confirmé l'ambassadeur chinois Liu Jieyi.

La Chine, seul allié du régime communiste nord-coréen et son principal partenaire économique, cherche généralement à protéger Pyongyang. Mais cette fois-ci les tirs ont coïncidé avec la réunion du G20 en Chine.

"La Corée du Nord doit comprendre que ses provocations ne feront que renforcer son isolement", avait précédemment lancé Barack Obama en marge du sommet des Nations d'Asie du Sud-Est (Asean) au Laos, juste avant de rencontrer son homologue sud-coréenne Park Geun-hye.

Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord tout programme nucléaire ou balistique. Mais malgré les sanctions très dures dont elle fait l'objet, elle ne semble pas vouloir y renoncer.

Kim Jong-Un a d'ailleurs exprimé sa "grande satisfaction après l'exercice de tirs réussi des missiles balistiques", qui ont démontré la capacité de son armée de lancer "une attaque préventive contre ses ennemis, à n'importe quel moment, de n'importe quel endroit", a rapporté mardi l'agence officielle KCNA.

Il avait lui-même supervisé les exercices menés par des unités d'artillerie "chargées de frapper les bases des forces de l'agresseur américain impérialiste dans le théâtre d'opération du Pacifique en cas d'urgence", affirme KCNA.

"La capacité de ces unités à livrer une bataille véritable et leur performance au combat ont été jugées parfaites", a-t-elle noté.

Kim Jong-Un a souligné la nécessité pour son pays "de poursuivre sur la lancée de ces réalisations miraculeuses en renforçant la force nucléaire, pas après pas, en cette année historique".

- Version améliorée des Scud -

D'après le ministère sud-coréen de la Défense, il s'agissait de missiles Rodong d'une portée d'un millier de kilomètres.

Ils se sont abîmés en mer du Japon, également appelée mer Orientale, Tokyo précisant qu'ils étaient tombés dans sa Zone économique exclusive (ZEE).

Ces engins sont une version améliorée des missiles Scud, d'une portée maximum de 1.300 kilomètres, ce qui leur permettrait d'atteindre la quasi totalité du territoire japonais.

Depuis son quatrième essai nucléaire en janvier, suivi en février par un tir de fusée généralement considéré comme un essai balistique déguisé, la Corée du Nord multiplie les lancements de missiles.

Le journal nord-coréen Rodong Sinmun a publié neuf photographies des derniers essais, ainsi qu'une image du dirigeant suprême arborant un large sourire, debout devant une carte, entouré de cadres tout sourire.

D'après Melissa Hanham, spécialiste du programme d'armements nord-coréen à l'Institut Middlebury pour les études internationales de Californie, il est difficile d'évaluer pour l'instant si le Nord a réalisé des progrès techniques avec ces derniers tirs.

Le précédent lancement nord-coréen date du 24 août, lorsque Pyongyang avait tiré un engin à partir d'un sous-marin (SLBM).

Le missile avait parcouru un demi-millier de kilomètres en direction du Japon, ce qui constituait pour les experts une nette avancée dans ses programmes balistiques.

Une véritable capacité SLBM ferait monter d'un cran la menace nucléaire nord-coréenne, en ce que Pyongyang pourrait porter sa dissuasion bien au-delà de la péninsule coréenne.

Elle offrirait également à la Corée du Nord une capacité de "seconde frappe" dans l'éventualité d'une attaque contre ses bases militaires.

Kim Jong-Un avait qualifié ce tir de "plus grand succès" et déclaré que le continent américain était à portée de frappe nord-coréenne.

Séoul a riposté à la multiplication des tirs de missiles nord-coréens en acceptant le déploiement controversé sur son sol du bouclier anti-missiles américain THAAD, une décision condamnée à la fois par Pékin et Moscou.

Avec AFP

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