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L’ananas, une petite filière togolaise au futur prometteur


Un champ d'ananas à Ze (Bénin), le 29 septembre 2017.
Un champ d'ananas à Ze (Bénin), le 29 septembre 2017.

Dans son Plan national de développement 2018/2022, le Togo a choisi des filières porteuses afin de les rendre plus compétitives. C’est le cas de l’ananas, une filière qui, au vu de ses caractéristiques, a un avenir prometteur.

En 2018, le Togo a produit 30.000 tonnes d’ananas, dont 65% biologiques. L’ananas, loin d’être une grande filière au Togo comme le maïs, dispose d’une chaîne de valeur en développement.

Le Togo parie sur l'ananas pour relancer son industrie agricole
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L’une des grandes difficultés à son éclosion demeure la disponibilité du marché. Les producteurs d’ananas biologiques qui n’ont pas de marché à l’extérieur se plaignent, car sur les marchés locaux, les ananas bio s’achètent au même prix que les conventionnels.

Agbadji komla, un producteur d’ananas dans la préfecture de Yoto, au Togo. (VOA/Kayi Lawson)
Agbadji komla, un producteur d’ananas dans la préfecture de Yoto, au Togo. (VOA/Kayi Lawson)

"Nous ne trouvons pas de marchés pour écouler nos produits. Et encore le prix ne varie jamais entre le bio et le conventionnel", se plaint Agbadji Komla, un producteur d’ananas dans la préfecture de Yoto.

Il ajoute que la culture de l’ananas bio est difficile à faire mais demeure peu rentable compte tenu d'une faible demande sur le plan national.

Afin de savoir quel levier manier pour rendre la filière compétitive, une étude a été commanditée sur l’analyse de la chaîne de valeur dans le pays. Cette étude repose sur 4 axes principaux, a fait savoir Gustavo Saldarriaga, chef de mission pour l'étude.

Gustavo Saldarriaga, chef de mission pour l'étude de la filière ananas au Togo. (VOA/Kayi Lawson)
Gustavo Saldarriaga, chef de mission pour l'étude de la filière ananas au Togo. (VOA/Kayi Lawson)

"Le premier c’est l’analyse fonctionnelle qui permet de savoir comment se comporte la filière. Deuxième c’est l’analyse économique qui est orientée à montrer si la filière contribue à la croissance économique du pays. Le troisième, c’est l’analyse sociale et finalement une analyse environnementale, orientée à montrer si la filière est durable du point de vue environnemental", détaille M. Saldarriaga.

De cette étude, il en ressort que l’ananas togolais a un véritable potentiel pour être compétitif. "La caractéristique la plus importante, c’est que la plupart de la production soit 65% est bio. Et les 35% restants, c’est bio par défaut. C’est-à-dire que le futur de la filière ananas au Togo, c’est la production bio et le marché de niche, aussi bien à l’exportation du fruit qu’à la transformation", a fait noter M. Saldarriaga.

Environ 60% des ananas produits au Togo sont exportés, essentiellement vers l’Europe, en frais ou sous forme de produit transformés. Pour s’assurer que les produits à destination de l’Europe répondent aux normes, la délégation de l’Union européenne au Togo appuie la filière.

Bruno Hanses, le chargé d’affaires à la délégation de l’UE, au Togo. (VOA/Kayi Lawson)
Bruno Hanses, le chargé d’affaires à la délégation de l’UE, au Togo. (VOA/Kayi Lawson)


Cet appui, explique Bruno Hanses, le chargé d’affaires à la délégation de l’UE au Togo, vise à structurer la production, la transformation ainsi que l’exportation. "C’est un cadre d’ensemble qui vise surtout à améliorer la régularité et la qualité aussi de la production", a-t-il soutenu. Et de préciser que l’objectif général est de contribuer à la croissance économique et à la création d’emplois chez les jeunes et chez les femmes.

Pour pouvoir atteindre cet objectif, les producteurs estiment que le plus important est l’investissement. "On doit nous financer et ainsi on aura de l’argent pour changer nos conditions de vie", a laissé entendre le producteur Agbadji Komla.

"Nous attendons des investissements. Des investisseurs qui peuvent nous venir en aide dans les difficultés financières que nous rencontrons dans la production. Plus nous avons des investissements, plus nous allons employer des jeunes et aussi augmenter notre chiffre d’affaires", a renchéri Awli Yébi, producteur d’ananas à Notsè, à environ 100 kilomètres au nord de Lomé.

La chaîne de valeur ananas au Togo contribue à moins 1% au PIB agricole du pays. Mais il est indiqué que le développement récent des activités de conditionnement pour l’exportation et de transformation en produits dérivés a permis de doubler la valeur ajoutée de cette filière.

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