La Dynamique pour la majorité du peuple (DMP, regroupement de partis politiques de l'opposition et d'organisations de la société civile) veut protester contre "l’incapacité du gouvernement à organiser les élections législatives dans le délai constitutionnel".
Cette coalition s'élève aussi, dans un communiqué, contre "le maintien en prison de plus d’une centaine de détenus politiques" et contre "la restriction des libertés publiques". Dans un courrier adressé aux organisateurs de la manifestation le 22 janvier, le ministre de l’Administration territoriale, le colonel Hodabalo Awaté, a notamment invoqué des raisons "sécuritaires".
Il a précisé que les manifestations sont interdites "depuis l'attaque terroriste qui a eu lieu au grand marché de Lomé le 2 juin 2022 et qui a conduit à la mort d’un gendarme et à la grave blessure d’un policier en service". "Votre marche du samedi 27 janvier 2024 n’est pas acceptée", a tranché le ministre. Les responsables de la DMP ont rencontré le ministre vendredi mais celui-ci est resté inflexible.
"C’est de l’arbitraire qui ne se fonde sur aucune loi. Nous maintenons notre marche prévue samedi à Lomé", a déclaré à l’AFP Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, coordinatrice de la DMP. "Nous n’allons pas être complice de la violation de nos droits. Chacun prendra ses responsabilités", a-t-elle ajouté.
Les rassemblements publics organisés par l’opposition sont rares et sont souvent interdits depuis mars 2020, après la découverte du premier cas de Covid-19 dans le pays. Les élections législatives et régionales, qui devaient initialement se tenir fin 2023, se tiendront "au plus tard à la fin du premier trimestre 2024", avait annoncé le gouvernement en novembre. Mais aucune date n'a encore été fixée pour la tenue de ces scrutins. Les dernières élections législatives ont eu lieu en 2018 et avaient été boycottées par l'opposition qui avait dénoncé des "irrégularités" dans le recensement électoral.
Le président Faure Gnassingbé est arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait dirigé le Togo pendant 38 ans. Il a depuis été réélu à trois reprises lors de scrutins qui ont tous été contestés par l'opposition.
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