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Le domicile d'un opposant togolais à nouveau encerclé par les forces de l'ordre


Agbeyome Kodjo s'adresse aux journalistes avant de voter, lors de l'élection présidentielle à Lomé, au Togo, le 22 février 2020. (REUTERS/Luc Gnago)
Agbeyome Kodjo s'adresse aux journalistes avant de voter, lors de l'élection présidentielle à Lomé, au Togo, le 22 février 2020. (REUTERS/Luc Gnago)

Le domicile de l'opposant Agbéyomé Kodjo, arrivé deuxième à la présidentielle au Togo derrière le président sortant Faure Gnassingbé, a été à nouveau encerclé vendredi par les forces de l'ordre après un appel de l'opposition à manifester contre les résultats officiels, a-t-on appris de sources concordantes.

"Mon domicile est encore encerclé depuis 5H00 (GMT) par des forces de l'ordre. Personne ne peut sortir, personne ne peut entrer, même mon personnel à la maison", a déclaré M. Kodjo, joint au téléphone par l'AFP.

Le domicile de Mgr Philippe Fanoko Kpodzro - ancien archevêque de Lomé et soutien à l'opposant - est également encerclé, a-t-il précisé. "Certains malades qui sont chez le prélat sont actuellement traumatisés", a ajouté M. Kodjo.

Contacté par l'AFP, le ministre de la Sécurité, le général Yark Damehame, a confirmé que leurs domiciles étaient encerclés pour leur "propre sécurité".

"Ils ont appelé à une manifestation illégale ce vendredi, alors qu'ils connaissent la loi. Les gens peuvent l'agresser (Kodjo, ndlr). Nous jouons beaucoup sur la prévention", a affirmé le ministre.

Le domicile du président du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD), avait été déjà encerclé pendant plusieurs heures samedi, juste après la fermeture des bureaux de vote.

Là aussi, le gouvernement avait invoqué une mesure destinée à "garantir la sécurité" de l'opposant.

Mgr Kpodzro avait appelé les Togolais à descendre dans les rues à partir de 14H00 vendredi pour protester contre les résultats, mais en début d'après-midi aucun rassemblement n'avait démarré à Lomé, selon un correspondant de l'AFP.

Jeudi soir, le ministre de l'administration territoriale Payadowa Boukpessi a jugé "illégale" cette manifestation, affirmant que "les forces de l'ordre et de sécurité seront déployés pour faire respecter la loi".

M.Kodjo a obtenu 18,37% des voix, contre 72,36% pour le président sortant, selon les résultats provisoires publiés par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) dans la nuit de dimanche à lundi.

Cet ancien Premier ministre et outsider de l'opposition s'était auto-proclamé "président de la République togolaise", quelques heures avant l'annonce des résultats officiels, dénonçant de graves "irrégularités".

L'opposant a indiqué mercredi à l'AFP avoir déposé un recours devant la Cour constitutionnelle, dénonçant de "faux résultats" et une "mascarade électorale".

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