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Tokyo 2020 veut maîtriser les coûts pour assurer l'avenir de l'olympisme


Rio de Janeiro, 5 août 2016.
Rio de Janeiro, 5 août 2016.

Maîtriser les coûts pour assurer l'avenir des candidatures olympiques: la gouverneure de Tokyo, qui accueillera les JO en 2020, estime que les villes candidates ne peuvent plus "indéfiniment dépenser des sommes considérables pour les jeux Olympiques".

"Tokyo sera un test pour le CIO", a souligné Yuriko Koike, 64 ans, lors d'une interview accordée cette semaine à l'AFP dans le gigantesque bâtiment du gouvernement de Tokyo dont les deux tours évoquent une cathédrale gothique.

Le Comité international olympique (CIO) appelle à réduire le coût de la rencontre reine du sport mondial afin de ne pas décourager les candidatures, a rappelé la gouverneure, alors que viennent à l'esprit des cas comme celui des jeux d'Hiver de Sotchi en Russie en 2014, considérés comme les Jeux les plus chers de l'histoire (50 milliards de dollars d'investissements).

Un panel d'universitaires et de dirigeants d'entreprises avait remis fin septembre à l'élue des propositions pour réduire les coûts, estimant que l'enveloppe totale pourrait dépasser 3.000 milliards de yens (environ 25 milliards d'euros au cours actuel).

"Nous n'avons pas encore de chiffre définitif mais, s'il n'y a pas de bonne gouvernance au sein du comité d'organisation, cette somme pourrait bien être atteinte", a prévenu Mme Koike.

"En bref, c'est une question de leadership et de bonne gestion", a ajouté cette ancienne ministre qui, dès son élection fin juillet 2016 comme première femme à la tête de la mégapole japonaise, avait ordonné une révision du budget des jeux.

"En tant que nouveau gouverneur, il est de mon devoir de vérifier chaque site un par un", affirme Mme Koike.

Lors de sa candidature, Tokyo avait avancé une estimation de 730 milliards de yens (6 milliards d'euros) et prévu des retombées économiques de 3.000 milliards de yens (plus de 25 milliards d'euros).

Les organisateurs prévoient désormais, selon le dernier chiffre donné en décembre, un budget global compris entre 1.600 et 1.800 milliards de yens (13,5 à 15 milliards d'euros), réduit par rapport à la précédente mouture.

Rappelant les jeux de 1964 dans sa ville, alors que "Tokyo renaissait de ses cendres après la défaite" de la Seconde guerre mondiale, accompagnés de la construction du train à grande vitesse Shinkansen, elle voit en 2020 "un paysage totalement différent": celui d'une "société mûre" avec "le vieillissement comme défi commun de l'Asie et de l'Europe".

"Les jeux ne seront qu'un passage et nous devons nous concentrer sur 2025" lorsque la population de Tokyo devrait atteindre un pic avant de décroître, estime-t-elle.

Là, les jeux Paralympiques devraient jouer un rôle important pour faire de Tokyo "une ville plaisante, sûre et durable dans l'ère du vieillissement et du super vieillissement qui va suivre".

Mme Koike, diplômée de l'Université du Caire, parlant l'arabe et l'anglais, a laissé percevoir dès son arrivée à son poste une volonté de donner un coup de pied dans la fourmilière et de lutter contre le copinage. "Tout va bien. Nous allons gagner car les habitants de Tokyo comprennent à présent mieux la situation", dit-elle en réponse à une question à ce sujet.

Quid des ambitions qui lui sont prêtées de devenir la première femme Premier ministre du Japon? "Absolument pas!", affirme-t-elle sans se départir de son sourire tranquille. "Je me concentre sur les réformes du gouvernement métropolitain"... en plus d'une "vie normale" dont le temps libre est consacré à la lessive et à la promenade de Yorkie, un "mignon" Yorkshire terrier.

Avec AFP

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