Leurs avocats s'étaient déjà opposés en août à une demande du parquet de transférer les 13 militants de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), dénonçant une tentative de compliquer la tâche de la défense.
Les 13 détenus "se trouvent depuis hier (mercredi) soir à Zouerate. Ils ont été transférés" dans cette ville minière du Nord, a affirmé le président de l'IRA, Biram Ould Dah Ould Abeid, joint par l'AFP à Dakar où il séjourne actuellement.
"Le régime mauritanien veut les éloigner et intimider toute velléité de résistance", a estimé le dirigeant de l'IRA, ONG non reconnue par l'Etat.
"Les 13 camarades ont quitté Nouakchott mercredi et sont arrivés le même jour à Zouerate", a de son côté affirmé à l'AFP à Nouakchott Assietou Mint Saleh, une porte-parole de l'IRA.
Cette information a été confirmée à l'AFP par une source de sécurité mauritanienne.
Les prisonniers seront jugés en appel par la cour d'appel de Zouerate, a affirmé à l'AFP une source judiciaire, sans indiquer de date.
Ils ont été condamnés le 18 août à des peines de 3 à 15 ans de prison par la Cour criminelle de Nouakchott.
Les 13 militants anti-esclavagistes ont été arrêtés en juin-juillet pour leur implication présumée dans une manifestation violente survenue lors du déplacement forcé par les autorités, le 29 juin, d'habitants du bidonville de Ksar à Nouakchott.
Ils étaient accusés de "rébellion, usage de la violence, attaque contre les pouvoirs publics, attroupement armé et appartenance à une organisation non reconnue".
Ils avaient affirmé avoir été torturés en détention, ce que le parquet a démenti.
Le département d'Etat américain avait dénoncé la sévérité des peines prononcées et s'était inquiété des allégations de torture.
L'esclavage a officiellement été aboli en 1981 en Mauritanie, mais certaines de ses pratiques perdurent, une situation dénoncée avec véhémence par l'IRA.
La situation a néanmoins évolué récemment, avec l'adoption en août 2015 d'une nouvelle loi faisant de l'esclavage un "crime contre l'humanité", réprimé par des peines allant jusqu'à 20 ans de prison, contre cinq à dix ans auparavant.
Avec AFP