"Quand on a un club anglais au téléphone, les prix ne sont plus du tout les mêmes !" Pour le manager du club allemand Schalke 04, Christian Heidel, la puissance financière du foot anglais écrase le marché des transferts en Europe, pour le meilleur et pour le pire.
"Les pourparlers se passent à peu près de la même façon qu'avec un club allemand, mais les sommes, et c'est une chance de notre point de vue, ne sont pas les mêmes", a développé sur Eurosport le manager qui vient de vendre à Manchester City le jeune Leroy Sané pour 50 millions d'euros, selon la presse, faisant de ce joueur de 20 le plus cher de l'histoire du football allemand.
Un négociateur en ligne avec un club anglais, explique Heide, sait qu'il peut faire monter les enchères, parce que la Premier League possède, grâce à ses droits TV exhorbitants, un pouvoir d'achat sans équivalent en Europe.
Pour Sané, dit-il, "ça a commencé à 30 millions d'euros, et là, il faut prévenir que le joueur ne partira pas pour cette somme-là, parce qu'évidemment nous savons comment fonctionne le marché en Angleterre".
"Le problème, de temps en temps, c'est quand on a en ligne un club qui n'est pas anglais, on ne se comprend plus très bien, parce qu'on a tous en tête les prix anglais", témoigne M. Heidel.
La Premier League s'est considérablement enrichie depuis la vente en 2015 à Sky et BT des droits TV au Royaume-Uni, pour un montant astronomique de 6,9 milliards d'euros sur trois saisons.
Heidel, qui n'a pas voulu confirmer la somme de 50 millions concernant Sané, dit tout de même qu'il aurait "pu demander 60 ou 70 millions". Mais, explique-t-il, il faut à un certain moment arrêter de faire monter les enchères, sous peine de faire capoter la vente et de perdre la petite fortune que représente cette transaction pour le club.
Cette saison, outre Sané, les transferts Allemagne/Angleterre les plus spectaculaires ont été ceux des deux cadres du Borussia Dortmund vers Manchester, Henrikh Mkhitaryan à United United) et Ilkay Gündogan à City.
Avec AFP