Ce comité, institué par le pape François en 2013 pour réformer les institutions du Vatican, a tenu sa 23ème réunion du 26 au 28 février dernier.
Le cardinal américain Sean O'Malley a mis sur la table la proposition de tribunaux "régionaux", qui resteraient néanmoins sous l'égide de la puissante "Congrégation pour la doctrine de la foi", en charge des dossiers d'abus sexuels au Vatican, affirme le journaliste de la Stampa, Andrea Tornielli, sur son site Vatican Insider.
L'objectif serait d'accélérer le traitement des dossiers d'abus sexuels qui s'empilent au Vatican, 1.800 (certains concernant des majeurs) étant en suspens.
Le Vatican est souvent pointé du doigt pour sa lenteur et son opacité à traiter des dossiers sous le sceau du secret pontifical.
Des tribunaux décentralisés se justifieraient aussi en raison de la complexité des affaires à traiter dans des pays ayant des lois et des cultures très différentes, explique Vatican Insider.
Le cardinal américain à l'origine de la proposition dirige en outre la commission anti-pédophilie du Vatican, récemment renouvelée avec des personnalités du monde entier, chargées de conseiller le pape.
La Congrégation pour la doctrine de la foi reçoit 300 à 400 lettres de dénonciation par an portant sur des faits présumés pouvant remonter à 60 ans.
Actuellement, une équipe de dix personnes doit tout lire pour évaluer la pertinence des cas, organiser l'interrogatoire des victimes dans différentes langues, un processus qui prend parfois des années.
A l'issue d'un procès canonique, le Vatican peut décider secrètement d'éloigner de son diocèse ou de défroquer un prêtre reconnu coupable d'abus sexuels, une procédure totalement indépendante de la législation civile.
L'Eglise estime que les évêques n'ont pas obligation de dénoncer un prêtre pédophile à la justice civile, sauf si la loi de leur pays les y oblige, comme c'est par exemple le cas en France, en Irlande et aux Etats-Unis.
Avec AFP