"La Cour retient Oumar Sylla, alias Foniké Mangué, dans les liens de la culpabilité et le condamne à trois ans d'emprisonnement ferme", a déclaré le président de la Cour, Seydou Keita.
Le Parquet avait requis le 3 juin une peine de deux ans de prison contre M. Sylla, détenu depuis près d'un an à Conakry.
Une trentaine de partisans de l'opposant ont manifesté leur réprobation dans la salle et aux abords de la Cour d'appel, dans le centre de Conakry, en scandant des slogans comme "Justice corrompue", "Abus de 3e mandat" ou encore "Alpha Condé zéro", a constaté un correspondant de l'AFP.
Les avocats de M. Sylla ont indiqué qu'ils introduiraient un pourvoi en cassation devant la Cour suprême.
M. Sylla était initialement poursuivi dans deux affaires devant deux tribunaux distincts, pour "diffusion de fausses nouvelles et menaces de mort" d'une part, et "attroupement illégal non armé, participation à une manifestation interdite et trouble à l'ordre public" de l'autre.
Il avait été relaxé le 11 janvier dans la première affaire mais le Parquet avait fait appel. Dans la deuxième affaire, il avait été condamné le 28 janvier à 11 mois de prison, et avait fait appel.
Les deux affaires avaient finalement été jointes par la Cour d'appel.
Lors de son procès en appel, M. Sylla n'a pas répondu aux questions du procureur qui lui demandait s'il reconnaissait avoir dit sur une radio privée que M. Condé "est un dictateur, un sanguinaire, un tueur" ou avoir "demandé à la foule de faire un assaut final sur les institutions".
M. Sylla est le responsable de la mobilisation du FNDC, coalition de partis, de syndicats et d'organisations de la société civile qui a mobilisé pendant des mois à partir d'octobre 2019 contre un troisième mandat du président Condé.
La contestation, plusieurs fois brutalement réprimée, a fait des dizaines de morts. M. Condé, 83 ans, a néanmoins été proclamé vainqueur dès le premier tour de la présidentielle du 18 octobre dernier.