Les trois hommes, de nationalité sud-soudanaise, "semblent avoir été tués lundi alors qu'ils tentaient de rejoindre un entrepôt du PAM, où ils travaillaient comme porteurs", a indiqué le PAM dans un communiqué. "Deux d'entre eux sont morts de coups de machette, l'autre s'est fait tirer dessus".
Selon un bilan de la mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss), au moins 16 civils ont été tués pendant ces combats entre forces fidèles au président Salva Kiir et celles fidèles à l'ancien vice-président et chef rebelle Riek Machar.
"La mort de nos collègues nous scandalise et nous brise le cœur, ils travaillaient chaque jour pour aider à fournir de la nourriture vitale à des millions de leurs compatriotes", a déclaré Joyce Luma, qui dirige les activités du PAM au Soudan du Sud, citée dans le communiqué.
Les combats ont débuté dimanche à l'extérieur de Wau par une embuscade menée par les rebelles contre les troupes gouvernementales, puis se sont étendus lundi à la ville elle-même. Des témoins interrogés par téléphone par l'AFP ont affirmé que les soldats fidèles à M. Kiir se sont rendus de maison en maison, tuant les civils soupçonnés de soutenir les rebelles.
Selon ces témoins, les victimes appartenaient notamment à des ethnies de la région - Jur et Balanda - dont les milices ont rejoint les rebelles. L'Organisation internationale pour les migrations assure que 8.000 habitants de Wau ont quitté la ville à la suite de ces combats.
Le ministère sud-soudanais de l'Information a confirmé à l'AFP que deux hauts responsables militaires de l'armée gouvernementale avaient été tués dans l'embuscade menée dimanche par les rebelles.
Le Soudan du Sud a obtenu son indépendance en 2011 et a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts, attribuables aux différentes parties au conflit.
Plus de 1,9 million de Sud-Soudanais sont déplacés dans leur pays, et plus de 1,7 million sont réfugiés dans les pays voisins, alors que la famine a été déclarée en février dans certaines zones du nord du pays.
Les humanitaires tentant de venir en aide à la population de ce pays, où pullulent les groupes armés, sont régulièrement victimes de harcèlements et d'attaques. Selon un décompte de l'ONU, qui n'inclut pas les trois derniers décès, 79 travailleurs humanitaires ont été tués au Soudan du Sud depuis le début du conflit.
Avec AFP