Quatre mois après les faits, les policiers ont finalement été condamnés par la justice nigérienne à un an de prison ferme et une amende de 15 millions de francs CFA pour réparations et préjudices.
Les trois policiers avaient été "placés en garde à vue", pour avoir "fait subir à un manifestant un traitement contraire au principe d'éthique et de déontologie" qui "gouverne l'action de la police", a expliqué lors d'un point de presse Adily Toro, le porte-parole de la Police nationale.
Une vidéo postée sur les réseaux sociaux et reprises par des télévisions privées, montre des policiers en train de frapper violemment un manifestant, l'obligeant à crier: "vive la Police!".
Les policiers ont "transgressé les lois et règlements de la République" et ils "répondront de leurs actes devant les juridictions compétentes", a promis Adily Toro.
Le 10 avril denrier, des centaines d'étudiants avaient manifesté à Niamey, paralysant la circulation à l'aide de pneus enflammés, de troncs d'arbres et de blocs de pierres, principalement sur la rive droite du fleuve Niger où se trouve l'université.
D'après un bilan officiel des manifestations rendu public mardi, 313 personnes ont été interpellées, dont 57 ont ensuite été libérées, et 109 blessées, 88 manifestants et 21 policiers.
Ce bilan a fait état du décès d'un "manifestant blessé suite à une chute", sans lien avec les "opérations de maintien de l'ordre" qui n'ont occasionné "aucune perte en vie humaine".
Les autorités ont annoncé "l'ouverture d'une enquête" pour "déterminer lescirconstances de cet accident mortel".
L'Union des scolaires nigériens (USN) a de son côté affirmé que la victime, Mala Bagalé, un étudiant en troisième année de sociologie, avait succombé après avoir été atteint par "une grenade lacrymogène".
Vendredi, le parquet a remis en liberté 83 manifestants arrêtés à Niamey,mais plusieurs autres responsables de syndicats d'étudiants ont été placés sous mandat de dépôt à la prison de la capitale, selon l'USN.
Abdoul-Razak Idrissa, correspondant à Niamey