Ils ont été présentés au ministre de la santé publique à N’Djamena. Une libération qui fait suite à l’opération "colère de Bohoma" en mai dernier où les autorités affirment avoir délogé Boko Haram du territoire tchadien.
L’émotion était vive lorsque les trois anciens otages ont fait leur entrée dans la salle. Les amis, parents, enfants et épouses n’ont pas pu retenir leurs larmes à les revoir vivants après plusieurs mois de captivité. Cheveux touffus, regards hagards... les ex-otages ont retenu difficilement leur émotion.
"Je voudrais vous souhaiter un excellent retour dans la vie parce que vous avez quitté la vie, dans la liberté parce que vous avez été privés de liberté et de vos familles respectives parce qu’on vous a arrachés à cette famille-là. Que Dieu vous aide à oublier les cauchemars que vous avez vécus", a déclaré le ministre en charge de la santé publique, Abdoulaye Sabre Fadoul.
Les larmes aux yeux, l’épouse du médecin désormais libre, a déclaré qu’elle traversait des moments très difficiles avec les enfants sans mari. Elle dit être très contente de voir son mari vivant après 10 mois.
Pour le Docteur Ernest Bezo Mahamat, c’est l’opération "colère de Bohoma" qui a été un élément déclencheur de leur libération parce que, précise-t-il, après cette attaque, les éléments de Boko Haram ont amené plusieurs blessés, qu’il a eu à les soigner.
"Je sais qu’ils ont fait assez de mal à ce pays mais pour sauver ma vie je suis obligé de les soigner et c’est après ça qu’ils ont décidé de nous libérer", a fait observer à VOA Afrique le docteur Bezo.
Abdoulaye Sabre Fadoul, ministre de la santé publique, rassure que leur prise en charge médicale sera une priorité. Il ajoute que ce moment très douloureux doit servir de leçon et renforcer les liens en tant que fils et filles de ce pays pour affronter le défi du terrorisme.
Les trois ex-otage de Boko Haram ont été enlevés le 30 octobre 2019 à quelques kilomètres de Tchoukoutalia, dans la province du Lac, alors qu’ils étaient en mission commandée et ils ont été libérés le 28 août 2020.
Maintenant, le plus dur pour eux, sera de réapprendre à vivre une vie normale.