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Les universitaires nigérians entament leur 4e semaine de grève


Des étudiants de l'Université de Calabar manifestant contre l'augmentation des frais universitaires à Calabar, Nigeria.
Des étudiants de l'Université de Calabar manifestant contre l'augmentation des frais universitaires à Calabar, Nigeria.

Lancée le 5 novembre dernier, la grève paralyse les activités dans toutes les universités et institutions d’enseignement supérieur du Nigeria.

Les activités académiques sont à l’arrêt à l’université d’Abuja comme dans les autres à travers le pays depuis que la Coordination nationale des enseignants d’Universités du Nigeria (ASUU) a lancé son mot d'ordre de grève.

Le mot d'ordre de grève est très suivi: aucun cours, aucun enseignant et des classes vides. L'université est totalement à l'arrêt.

Reportage de Gilbert Tamba sur la grève universitaire au Nigeria
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Gowin Ekimah, étudiant en 3e année de sociologie, regrette cette nouvelle grève des enseignants d’universités.

"Cette grève affecte nos programmes académiques. C’est la période de nos examens", se plaint l'étudiant.

L'université d’Abuja compte plus de 60.000 étudiants et se présente comme l’une des meilleures institutions d’enseignement supérieur au Nigeria.

Au fil des années, le système universitaire au Nigeria est resté chaotique et le calendrier académique très irrégulier du fait de grèves successives et de non-respect d’un accord datant de 2009 entre le syndicat des enseignants (ASUU) et le gouvernement fédéral.

Umoaba Winner Monroe est en cinquième année à la faculté de médecine. Il accuse les autorités du non-respect des accords signés, mais pointe également du doigt le syndicat des enseignants.

"J’accuse le gouvernement qui donne son accord et revient sur sa décision pour dire non", dit-il, ajoutant toutefois que "ce n’est pas parce qu'il doit des arriérés de salaire aux enseignants, c’est juste pour certains bénéfices et autres demandes qu'il refuse de faire."

Les enseignants dénoncent le manque d'investissement dans l'enseignement supérieur, ce qui impacte négativement la qualité des classes et les nombreux projets, comme la faculté d’agronomie sur ce campus en construction depuis quelques années, mais inachevé.

La grève du 5 novembre déclenchée par ASUU est la dernière d’une série d’actions menées par le syndicat ces dernières années.

Le professeur Biodun Ogunyemi, président de l’intersyndicale, rappelle que "nous sommes en grève parce que le gouvernement n’a pas respecté ses engagements depuis 2009. Nous avions signé un accord avec pour voir comment on pouvait repositionner les universités publiques nigérianes en vue d’une reconnaissance internationale. Nous avions discuté sur le problème de fond pour nous permettre d’obtenir les moyens essentiels dont nous avions besoin."

Contrairement à la puissante centrale syndicale des travailleurs du Nigeria, qui a suspendu son mot d’ordre de grève après un accord avec l’État il y a deux semaines, les professeurs d’université sont toujours à la table des négociations avec le gouvernement fédéral.

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