"Dans la foulée de l'agression russe et de ses tentatives de miner la souveraineté de l'Ukraine, y compris par l'annexion illégale de la Crimée, il est important pour des pays comme le Canada de se tenir aux côtés de leur partenaire", a déclaré M. Trudeau lors d'une conférence de presse avec le président ukrainien.
"Les actions de la Russie ne sont pas seulement une menace pour l'Ukraine mais aussi pour le droit international", a insisté le dirigeant libéral canadien.
Les deux dirigeants se sont réunis en marge d'une conférence sur les réformes en Ukraine, qui rassemble jusqu'à jeudi des représentants d'une trentaine de pays, de l'Union européenne et d'organisations comme le FMI, la Banque mondiale ou l'Otan.
M. Trudeau s'est par ailleurs dit "consterné" par le retour de la Russie au sein de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), "bien qu'elle n'ait pas libéré les marins ukrainiens" détenus, tout comme trois navires ukrainiens, depuis un accrochage en mer d'Azov en novembre 2018.
M. Zelensky s'était dit "déçu" par cette décision. En signe de protestation, son pays a annoncé mardi avoir retiré l'invitation envoyée à l'APCE pour observer les élections législatives du 21 juillet.
MM. Trudeau et Zelensky ont par ailleurs discuté de ventes d'armes canadiennes à l'Ukraine et de la mission de formation des forces armées canadiennes dans ce pays.
Ottawa a renouvelé en mars jusqu'en 2022 cette mission de quelque 200 militaires canadiens en Ukraine, qui ont formé près de 11.000 membres des forces de sécurité ukrainiennes depuis leur déploiement sur place en 2015.
Concernant les réformes en Ukraine, M. Trudeau s'est dit convaincu que les "améliorations" constatées ces dernières années allaient se poursuivre, notamment dans la lutte contre la corruption.
Le dirigeant libéral s'est dit persuadé qu'avec le président Zelensky, un nouveau venu, ex-comédien et humoriste, "nous allons voir encore davantage de mesures positives" en Ukraine. "Nous serons patients car il y a beaucoup de travail à faire", a souligné M. Trudeau.
La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a par ailleurs annoncé une aide supplémentaire canadienne de 45 millions de dollars (30 millions d'euros) à l'Ukraine, en soutien à ses réformes et pour le projet de création d'une police nationale.
Depuis 2014, le Canada, premier pays occidental à avoir reconnu l'indépendance de l'Ukraine en décembre 1991 et qui compte une importante diaspora ukrainienne, a versé plus de 785 millions de dollars (531 millions d'euros) en soutien à ce pays.
Mme Freeland a par ailleurs "condamné la décision de la Russie de délivrer des passeports russes aux citoyens ukrainiens du Donbass", région de l'est de l'Ukraine où se situent les fiefs des séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk.
"A partir d'aujourd'hui, le Canada prend des mesures pour s'assurer que ces passeports ne puissent pas être utilisés pour voyager au Canada", a-t-elle indiqué en invitant les partenaires d'Ottawa à l'étranger à en faire de même.
Le conflit armé entre les forces de Kiev et les séparatistes prorusses a fait 13.000 morts depuis 2014.
Avec AFP