Donald Trump s'en est fermement pris devant l'ONU à la Corée du Nord, un "régime vicieux", menaçant de "détruire totalement" ce pays en cas d'attaque de Pyongyang.
Il a, dans son discours, menacé "détruire totalement" la Corée du Nord, un "régime vicieux" et "corrompu", si les Etats-Unis ou leurs alliés étaient confrontés à une attaque de Pyongyang.
Les "Etats-voyous" sont une menace "pour les autres nations et pour leurs propres peuples avec les armes les plus destructrices" au monde, a lancé le président américain lors de son premier discours devant l'Assemblée générale des Nations unies, dominée cette année par la menace nucléaire nord-coréenne et l'accord de non-prolifération avec l'Iran.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, de nouveau qualifié d'"homme-fusée" en raison de ses ambitions nucléaires, est embarqué dans "une mission-suicide, pour lui-même et pour son régime", a-t-il ajouté.
La diplomatie américaine assure que Washington ne vise pas la chute du régime nord-coréen, mais Donald Trump menace régulièrement d'une action militaire Pyongyang, qui multiplie les essais balistiques et nucléaires.
"Les Etats-Unis sont très forts et patients, mais s'ils sont obligés de se défendre ou de défendre leurs alliés, nous n'aurons d'autre choix que de détruire totalement la Corée du Nord", a prévenu le président américain.
"Les Etats-Unis sont prêts, disposés et en mesure" de répondre militairement à Pyongyang, "mais espérons que cela ne sera pas nécessaire", a-t-il ajouté.
Donald Trump a mis en garde les Etats "qui non seulement auraient des échanges commerciaux avec un tel régime, mais fourniraient aussi des armes et un soutien financier à un pays qui risque de faire plonger le monde dans un conflit nucléaire".
Il a estimé que c'était "tout le rôle" de l'ONU de gérer ce type de crises, saluant la récente adoption unanime de sanctions de plus en plus fermes contre la Corée du Nord et remerciant la Russie et la Chine qui ont donné leur aval malgré leur soutien à Pyongyang.
"Mais nous devons faire beaucoup plus" pour "isoler le régime de Kim jusqu'à ce qu'il mette fin à son comportement hostile" et comprenne que le seul avenir est celui d'une "dénucléarisation" de la péninsule coréenne, a-t-il insisté.
-L'accord nucléaire iranien, "un embarras" pour les Etats-Unis-
L'accord nucléaire conclu avec l'Iran est "un des pires auquel les Etats-Unis aient jamais participé" et représente un "embarras" pour eux, a lancé M. Trump à la tribune de l'ONU.
"Nous ne pouvons pas laisser un régime meurtrier continuer ses activités déstabilisatrices (...) et nous ne pouvons pas respecter un accord s'il sert à couvrir l'éventuelle mise en place d'un programme nucléaire"", a déclaré M. Trump, qualifiant l'Iran d'"Etat voyou" et de "dictature corrompue."
-Venezuela: situation "inacceptable" dans la "dictature socialiste"-
Le président américain a dénoncé mardi à l'ONU une "situation inacceptable" dans la "dictature socialiste" qu'est le Venezuela.
"Nous ne pouvons pas rester sans rien faire. En tant que voisin et ami responsable, nous devons avoir un but" pour les Vénézuéliens: "récupérer leur liberté, remettre le pays sur les rails et regagner la démocratie", a-t-il ajouté, en se disant prêt à "de nouvelles actions", sans préciser lesquelles.
-Trump dénonce à l'ONU les "Etats voyous-
Donald Trump a dénoncé les "Etats voyous" qui sont une menace pour le monde et affirmé que l'armée américaine va devenir "plus forte que jamais", lors de sa première intervention dans le cadre de l'Assemblée générale annuelle des Nations unies.
Les "Etats voyous" sont une menace "pour les autres nations et pour leur propres peuples", a déclaré mardi Donald Trump devant quelque 130 chefs d'Etat et de gouvernement, lors de leur réunion dominée par la menace nucléaire nord-coréenne et le sort de l'accord de non-prolifération avec l'Iran.
L'armée américaine "va bientôt devenir plus forte que jamais", a-t-il averti.
Pyongyang et Téhéran sont les "deux bêtes noires" des Etats-Unis depuis l'arrivée à la Maison Blanche en janvier du milliardaire américain.
Des pays "indépendants" et "forts" sont à la base de l'ordre mondial, a aussi souligné Donald Trump, défendant une vision unilatéraliste du monde.
- Risque de guerre -
En ouvrant le bal des allocutions, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait plaidé plus tôt pour un "monde sans armes nucléaires", mettant en garde contre le risque d'une guerre avec la Corée du Nord. Pour son premier discours devant quelque 130 chefs d'Etat et de gouvernement présents dans le cadre de l'Assemblée générale qui réunit au total 193 pays, le patron de l'ONU a souligné que la solution avec Pyongyang "devait être politique" et qu'il ne fallait pas sombrer dans "la guerre".
"J'appelle le Conseil de sécurité à maintenir son unité" car "seule l'unité permettra de dénucléariser la Péninsule coréenne et (...) créer la possibilité d'un engagement diplomatique pour résoudre la crise", a-t-il insisté.
Parmi les orateurs qui devaient suivre toute la journée, le président français Emmanuel Macron devait se faire le chantre du multilatéralisme, à l'opposé de l'approche de Donald Trump.
Comme pour le président américain, il s'agira de son premier discours à la tribune des Nations unies pour l'Assemblée générale annuelle de l'Organisation.
Lors d'une rencontre bilatérale lundi, Donald Trump et Emmanuel Macron ont fait assaut d'amabilités.
"Il fait un super boulot en France" et "a eu l'une des plus grandes victoires électorales de tous les temps", a lancé le président américain. "Nous avons beaucoup de vues communes" et "la force de cette relation, c'est que nous nous disons tout", a renchéri Emmanuel Macron.
Lors de son intervention, le président français devrait défendre la nécessité de préserver les accords internationaux, obtenus souvent après de longues luttes.
C'est le cas de l'accord nucléaire iranien de 2015 que Donald Trump semble vouloir renier, estimant qu'il ne tient pas ses promesses pour contenir l'influence de l'Iran au Moyen-Orient.
L'accord conclu entre les grandes puissances et Téhéran, après 12 ans de discussions ardues, vise à contrôler l'usage pacifique de l'énergie nucléaire par l'Iran en échange d'une levée progressive de sanctions pesant sur ce pays.
La France a posé sur la table des discussions la possibilité d'un "complément" sur lequel les signataires pourraient travailler pour l'après 2025, une manière d'entrouvrir une porte de sortie pour Washington.
- 'Coulisses' -
Le président français devrait aussi vouloir souligner l'importance de l'unité du Conseil de sécurité de l'ONU dans la gestion du monde. Il va plaider pour une ONU "réinventée" autour de la défense des biens communs (climat/environnement, éducation/développement, sécurité/lutte contre le terrorisme) illustrée par les crises et enjeux actuels, selon l'Elysée.
"Je ne céderai rien aux équilibres de l'accord de Paris" sur le climat, a souligné mardi matin Emmanuel Macron devant des journalistes, à propos du retrait américain de ce document. "Je poursuis le dialogue avec le président Trump car je suis convaincu qu'à la fin, il comprendra que son intérêt, l'intérêt des Américains, c'est d'être dans l'accord de Paris", a-t-il ajouté.
Au-delà des affichages politiques qui prévalent à la tribune de l'ONU, la relation franco-américaine est peut-être plus proche que les mésententes ne le laissent paraître.
"Nous sommes d'accord sur beaucoup de choses", a insisté lundi Emmanuel Macron. "Sur chacun des sujets, on doit aller chercher les Américains pour qu'ils jouent le jeu du multilatéralisme, essayer pierre après pierre de les garder" dans les accords, "de construire des alliances", précise la présidence française.
Pour Alessandra Novosseloff, chercheuse à l'International Peace Institute à New York, Donald Trump "est plus flexible en coulisses" qu'en public. Sur la réforme des Nations unies, "il discute... les Etats-Unis continuent de payer leur dû, de soutenir l'ONU dans son ensemble". "Ils parlent avec leurs partenaires de la Corée du Nord" et "l'accord climat, de toutes façons, ils ne peuvent pas en sortir avant cinq ans".
Parmi les autres pays appelés à s'exprimer mardi, au premier jour d'une semaine de discours, figurent la Suisse, le Nigeria, la Colombie, le Qatar, la Turquie, Israël, le Mali, l'Egypte ou l'Afghanistan. Les dirigeants russe et chinois sont absents, représentés par leur ministre des Affaires étrangères.
Parallèlement, de multiples réunions à thèmes (climat, "esclavage moderne", Centrafrique...) ou rencontres bilatérales se dérouleront tout au long de la semaine au siège des Nations unies ou dans de grands hôtels de New York.