Donald Trump n'a cependant pas précisé publiquement comment il s'y prendrait pour obtenir ce qu'il a appelé l'accord "ultime".
De ses rencontres lundi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem et mardi avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Bethléem en Cisjordanie occupée, M. Trump, lui-même "personnellement décidé à (les) aider à parvenir à un accord", a retenu que les deux antagonistes voulaient la paix.
"Cependant, faire la paix ne sera pas facile. Nous le savons tous", a déclaré celui qui, il y a seulement quelques semaines, déclarait que cela ne serait "peut-être pas aussi difficile".
"Les deux parties feront face à des décisions difficiles. Mais avec de la détermination, des compromis et la conviction que la paix est possible, Israéliens et Palestiniens peuvent conclure un accord ", a-t-il déclaré devant un parterre d'officiels israéliens et américains au musée d'Israël à Jérusalem.
L'appel à des "décisions difficiles", réminiscent de ceux lancés par ses prédécesseurs qui se sont cassé les dents sur le conflit, représente le seul moment où M. Trump ait exprimé ouvertement une relative attente vis-à-vis des deux parties.
Sinon, au cours de son séjour de moins de 30 heures, son premier depuis sa prise de fonctions, M. Trump s'est gardé d'évoquer la solution dite à deux Etats, impliquant la création d'un Etat palestinien indépendant.
Cette solution reste la référence d'une grande partie de la communauté internationale. Mais M. Trump lui-même avait alarmé les Palestiniens en février en prenant ses distances avec elle.
'Tout mon possible'
Le président américain n'a pas davantage touché publiquement à des questions concrètes comme la colonisation, les frontières ou le statut de Jérusalem. Il n'est pas revenu sur sa promesse de déménager l'ambassade américaine en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, un repoussoir pour Palestiniens et Arabes.
Lors de leur rencontre à Bethléem, M. Abbas lui a de nouveau exposé de vive voix le rêve palestinien d'un Etat indépendant, "le long des frontières de 1967, un Etat palestinien ayant pour capitale Jérusalem-Est vivant aux côtés de l'Etat d'Israël dans la sécurité et la paix".
Le court déplacement de M. Trump à Bethléem a été largement occulté par l'attentat suicide qui a tué 22 personnes à la sortie d'un concert pop lundi soir à Manchester (nord-ouest de l'Angleterre). M. Trump a commencé sa déclaration au côté de M. Abbas en condamnant l'acte de "losers malfaisants".
"Je ne les appellerai pas des monstres car ils aimeraient trop ce mot", a déclaré M. Trump, sombre et ferme, "à partir de maintenant, je les appellerai des losers parce que c'est ce qu'ils sont".
M. Trump n'a évoqué le conflit israélo-palestinien qu'en termes généraux, déclarant vouloir faire "tout (son) possible" pour aider Israéliens et Palestiniens à faire la paix qui les fuit depuis presque 70 ans.
'Pas avec Donald J. Trump'
M. Trump, qui faisait ses premiers pas sur le terrain de l'un des plus vieux conflits du monde, a pu embrasser du regard l'une des réalités israélo-palestiniennes les plus frappantes quand il a rallié Bethléem par la route en provenance de la proche Jérusalem.
Il a franchi en convoi le mur érigé par Israël pour se "protéger" des attaques palestiniennes, et le non moins impressionnant checkpoint qui commande l'accès de Bethléem depuis Jérusalem.
Une grande partie de Bethléem vit à l'ombre du mur, "barrière de sécurité" pour les Israéliens, "mur de l'apartheid" pour les Palestiniens dont il empoisonne la vie.
L'horizon israélo-palestinien a rarement paru plus sombre. Les dernières négociations, sous les auspices des Etats-Unis, ont capoté en 2014. 2017 marque cinquante années d'occupation et de colonisation israéliennes des Territoires palestiniens.
Pendant deux jours, M. Trump a exposé une vision du règlement du conflit inscrite dans la résolution des maux de la région.
La convergence d'intérêts entre les pays arabes et Israël face à la menace de l'extrémisme et de l'Iran représente une "rare opportunité", y compris pour mettre fin au conflit israélo-palestinien, a-t-il dit.
Mais il a aussi multiplié les déclarations et les actes d'amitié envers Israël et le peuple juif. Après avoir été le premier président en exercice à se rendre au mur des Lamentations, il a déposé une gerbe au mémorial de la Shoah.
Il a promis de défendre Israël. "Les dirigeants iraniens appellent régulièrement à la destruction d'Israël. Pas avec Donald J. Trump !" a-t-il martelé.
Avec AFP