Le Trump National Doral Club, à Miami, accueillera donc, du 10 au 12 juin 2020, ce grand rendez-vous annuel qui rassemble les dirigeants des sept pays les plus industrialisés de la planète.
"Nous sommes absolument convaincus que c'est le meilleur endroit pour l'organiser", a affirmé jeudi Mick Mulvaney, chef de cabinet de la Maison Blanche, au risque d'alimenter les accusations - déjà nourries - sur de possibles conflits d'intérêts de l'ancien magnat de l'immobilier.
L'annonce a suscité de très vives réactions à Washington, parmi les élus comme dans la société civile.
Jerry Nadler, président démocrate de la commission judiciaire à la Chambre des représentants a fait part de son indignation, voyant dans cette décision "un exemples éhonté de la corruption du président".
"C'est à peine croyable", a réagi l'ONG Citizens for Responsibility and Ethics, qui se concentre sur les conflits d'intérêts dans la classe politique américaine. "Il n'y a plus aucun doute: le gouvernement américain est utilisé comme une filiale de relations publiques et de marketing de la Trump Organization."
Face à l'avalanche de questions suscitées par ce choix surprenant, M. Mulvaney a assuré qu'il était le résultat d'un processus rigoureux et que 12 sites différents avaient été considérés.
"Il y aura toujours des gens qui n'accepteront pas l'idée que cela se passe dans une propriété Trump. Nous en sommes conscients, mais nous irons là-bas malgré tout", a-t-il martelé lors d'un point presse.
Comment cette décision a-t-elle été prise?
"Nous avons utilisé les mêmes critères que ceux utilisés par les précédentes administrations (pour l'organisation de sommets)", a-t-il assuré, sans élaborer.
Est-il prêt, dans un souci de transparence, à rendre publics les documents ayant permis d'aboutir à ce choix ?
"Absolument pas."
N'est-ce pas un moyen éhonté de faire de la publicité pour la marque Trump ?
"J'ai déjà entendu ça...Je vous demande simplement de prendre en compte le fait que la marque Donald Trump est déjà suffisamment forte comme ça".
N'y avait-il pas, à travers les Etats-Unis, d'autres lieux susceptibles d'accueillir un tel sommet ?
"Ce n'est pas le seul endroit possible, mais c'est le meilleur endroit."
Le dernier G7 organisé aux Etats-Unis, en 2012 sous la présidence de Barack Obama, avait eu lieu à Camp David, résidence gouvernementale située dans le Maryland.
- "Juste à côté de l'aéroport" -
A l'occasion du dernier sommet du G7, organisé cet été par la France à Biarritz, Donald Trump avait lui-même défendu sans complexe ce scénario inédit.
"C'est un endroit formidable!", avait-il expliqué.
"Il a une superficie considérable, plusieurs centaines d'hectares, donc nous pouvons gérer tout événement sur place (...) Il se trouve juste à côté de l'aéroport"
Le président américain avait, à cette occasion, balayé d'un revers de manches les questions juridiques ou éthiques.
"Je ne vais pas en tirer d'argent du tout", avait-il assuré. "Je m'en fiche de faire de l'argent."
"Cela me coûtera probablement quelque chose comme entre trois et cinq milliards de dollars d'être président", avait-il renchéri, sans la moindre explication sur les éléments qui lui auraient permis d'arriver à ce chiffre.
Au-delà du choix de l'hôtel, le chef de cabinet de la Maison Blanche ne s'est pas attardé sur les priorités qui seraient mises en avant par les Etats-Unis lors de cette rencontre.
"Le changement climatique ne sera pas au programme", a-t-il simplement lâché, sûr de son fait, en réponse à une question sur ce thème.
Donald Trump est le seul dirigeant de la planète à avoir retiré son pays de l'accord de Paris sur le climat visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et enrayer l'emballement du changement climatique.
Avec AFP