Le président américain et la première dame Melania Trump ont débuté leur deuxième et dernière journée en Inde par un hommage au Mahatma Gandhi au Raj Ghat, où le père de la nation été incinéré après son assassinat par un extrémiste hindou en 1948.
Après avoir retiré leurs chaussures, ils ont jeté des pétales de roses sur le mémorial de marbre noir érigé en mémoire du héros de l'indépendance indienne.
Le locataire de la Maison Blanche devait s'exprimer lors d'une conférence de presse en fin d'après-midi. Au-delà des tractations commerciales avec Delhi, le possible accord de paix en Afghanistan avec les talibans et la campagne américaine en vue de la présidentielle du 3 novembre devraient figurer en bonne place.
L'Inde et les États-Unis se livrent depuis plusieurs mois un bras de fer autour de leurs échanges de biens et services, frappant leurs produits respectifs de taxes douanières. Cette dispute est de bien moindre ampleur que la guerre commerciale avec la Chine, mais n'en génère pas moins des interférences sur la ligne New Delhi-Washington.
M. Trump s'agace du déficit commercial de son pays envers l'Inde et juge que les entreprises américaines n'ont pas un accès suffisant au marché intérieur du pays de 1,3 milliard d'habitants, fortement protectionniste.
En 2018, les échanges entre les deux nations se sont élevés à presque 145 milliards de dollars, au désavantage de 25 milliards pour les Américains.
La contradiction du "Make in India" du Premier ministre indien Narendra Modi et du "America First" du président Donald Trump font qu'aucun grand accord commercial ne devrait être conclu à l'occasion de la visite d'État de deux jours de magnat de l'immobilier.
Devant la presse lundi, Donald Trump, qui met inlassablement en avant ses qualité de négociateur, a assuré qu'il n'était "pas pressé" de parvenir à une signature dans ce dossier.
- Violences à Delhi -
Économie, énergie et coopération sécuritaire figurent au programme des discussions entre MM. Trump et Modi à Delhi. L'Inde représente un allié stratégique pour les États-Unis en Asie, qui voient en elle un potentiel contrepoids à la montée en puissance de la Chine dans la région.
Les deux dirigeants, qui mettent soigneusement en scène leur alchimie personnelle, signeront le contrat d'achat par New Delhi d'hélicoptères militaires américains pour un montant de plus de 2 milliards de dollars.
Melania Trump se rend pendant ce temps dans une école de la capitale indienne pour assister à un "cours de bonheur", où les enfants méditent pour devenir de meilleurs élèves et citoyens.
La première journée du président américain en Inde, qui n'avait pas encore effectué de déplacement officiel dans la nation d'Asie du Sud depuis son arrivée au pouvoir en 2017, a donné lieu lundi à une réception grandiose et haute en couleurs de la part des autorités indiennes.
Meeting géant dans un stade de cricket, visite de l'ashram de Gandhi, coucher de soleil au Taj Mahal: New Delhi a sorti le tapis rouge pour l'impétueux milliardaire républicain, charmé par cet "accueil phénoménal" selon ses propres mots.
Donald Trump et Narendra Modi ont donné un meeting conjoint devant plus de 100.000 personnes, réunies sous un soleil de plomb dans un stade d'Ahmedabad (Gujarat, ouest).
"Les relations entre l'Inde et les États-Unis ne sont plus seulement un partenariat parmi d'autres. C'est une relation bien plus profonde et plus grande", a lancé Narendra Modi à une foule équipée de casquettes blanches "Namaste Trump" ("Bonjour Trump" en hindi), aux drapeaux indien et américain imprimés sur la visière.
"L'Amérique aime l'Inde. L'Amérique respecte l'Inde, et l'Amérique sera toujours une amie fidèle et loyale du peuple indien", a déclaré Donald Trump, en louant la diversité culturelle du géant d'Asie du Sud, son cinéma de Bollywood et ses joueurs de cricket.
Lundi, à quelques heures de son arrivée à New Delhi, de violentes heurts ont éclaté dans la capitale entre partisans et opposants d'une loi controversée sur la citoyenneté. Les affrontements ont fait cinq morts et 90 blessés.