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Trump en quête d’une stratégie renouvelée face à Harris


Donald Trump lors d'un meeting de campagne en Caroline du Nord, le 14 août 2024.
Donald Trump lors d'un meeting de campagne en Caroline du Nord, le 14 août 2024.

Confronté à l’élan favorable de Kamala Harris, candidate démocrate à la présidence, Donald Trump, représentant du parti républicain, semble se retrancher dans une radicalité qui commence à inquiéter même parmi ses propres partisans.

"Donald Trump, le provocateur, le showman, risque de ne pas remporter cette élection." C’est un avertissement lancé ces derniers jours par plusieurs personnalités républicaines, dont le sénateur de Caroline du Sud, Lindsey Graham. Ces voix appellent Trump à se concentrer davantage sur des sujets d’intérêt général plutôt que de s’engager dans des attaques personnelles.

"Je m'attends à ce que le président Trump prenne la parole dans les 80 derniers jours pour exposer ce qu'il compte faire pour notre pays, réparer nos frontières défaillantes et maîtriser l'inflation", a déclaré le sénateur Graham lors d’une interview sur NBC, le 18 août 2024.

Quelques jours plus tôt, le 13 août, Nikki Haley, ancienne gouverneure et rivale de Trump lors des primaires républicaines, a elle aussi lancé un appel à la raison sur Fox News. "Je veux une campagne victorieuse. Mais cela n’arrivera pas en discutant de la taille des foules ou en s’attardant sur la race de Kamala Harris. Une campagne ne sera pas victorieuse en s’attaquant à l’intelligence de Kamala Harris. On ne peut pas gagner sur ces sujets", a-t-elle fermement souligné.

Une campagne en difficulté

Ces critiques mettent en lumière une inquiétude grandissante au sein du parti républicain : une campagne électorale qui semble échapper à leur candidat. Depuis l’annonce de la candidature de Kamala Harris, qui remplace un Joe Biden vieillissant, Donald Trump semble en difficulté.

L’ancien président, connu pour son goût pour la confrontation verbale, a multiplié les attaques personnelles contre Harris, frôlant parfois le dérapage. Début août, il l’a accusée d’avoir "adopté son identité noire par opportunisme", après l’avoir qualifiée de "folle" une semaine auparavant.

De "Laffin' Kamala" à "Lyin' Kamala" (Kamala la menteuse), en passant par "Kamabla" et "Comrade Kamala", Trump a également recours à des surnoms moqueurs dans l’espoir de déstabiliser la candidate démocrate. Cependant, cette stratégie semble inefficace jusqu’à présent. Contrairement à Joe Biden, dont l’état de santé suscitait des interrogations, Kamala Harris représente tout ce que Trump abhorre.

Vers une nouvelle stratégie ?

Fille d'immigrés, femme de pouvoir et ancienne procureure générale, Kamala Harris a su capter l’attention des médias, terrain de jeu traditionnel de Donald Trump. Cela l’a poussé à des déclarations jugées mensongères ou erronées par de nombreux observateurs. Par exemple, le 10 août 2024, il a accusé l’équipe de campagne de Harris d’avoir utilisé l’intelligence artificielle pour manipuler des photos de partisans à Détroit.

Le 18 août 2024, Trump a encore fait appel à l’intelligence artificielle pour revendiquer, de manière fausse, le soutien de l’artiste Taylor Swift sur son réseau social Truth Social. Même son retour sur X, la plateforme d’Elon Musk, un de ses plus fervents soutiens, ne semble pas changer la dynamique.

Pendant ce temps, Kamala Harris continue de bénéficier d’une dynamique favorable, comme le montrent plusieurs sondages. Loin de se solder par une défaite annoncée, ces sondages révèlent, selon le journaliste Philippe Corbé, une légère avance de Harris sur Trump au niveau national, principalement grâce aux électeurs indépendants et à sa capacité à mobiliser davantage l’électorat féminin.

Trump prêtera-t-il attention aux appels de son parti à mener une campagne plus "disciplinée" ? "Je dois le faire à ma manière", a-t-il répondu, défiant, lors d’une interview le 15 août 2024.

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