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Trump envoie la Garde nationale à la frontière avec le Mexique


Kirstjen Nielsen, Secrétaire à la Sécurité intérieure, Washington, le 4 avril 2018
Kirstjen Nielsen, Secrétaire à la Sécurité intérieure, Washington, le 4 avril 2018

Le président américain Donald Trump a ordonné l'envoi de la Garde nationale à la frontière avec le Mexique pour contenir l'immigration clandestine et accroître la pression sur son voisin du Sud.

"La situation à la frontière a désormais atteint le point de crise", écrit M. Trump dans une note officialisant ce déploiement, adressée dans la soirée à ses ministres de la Défense, de la Justice et de la Sécurité nationale.

"L'Etat de non-droit qui persiste à notre frontière Sud est fondamentalement incompatible avec la sûreté, la sécurité et la souveraineté du peuple américain. Mon administration n'a pas d'autre choix que d'agir."

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Le républicain ordonne dans le même document à ses ministres de lui remettre, sous 30 jours, un rapport détaillant d'éventuelles mesures supplémentaires "pour protéger notre frontière Sud".

Après un net repli en 2017 --sa première année à la Maison Blanche--, les interpellations de personnes tentant de franchir clandestinement cette frontière a bondi en mars. Selon les données officielles publiées mercredi, 50.308 personnes ont été interceptées, un record depuis 2014 pour ce mois.

Pour la puissante Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), Donald Trump "essaye de créer une crise là où il n'y en pas". "Des militaires n'ont pas leur place à la frontière", a martelé Astrid Dominguez, directrice de sa branche spécialisée dans les droits aux frontières.

>> Lire aussi : La caravane de migrants au Mexique renonce à rejoindre la frontière avec les Etats-Unis

Quelques heures plus tôt, une caravane de plus de 1.000 migrants d'Amérique centrale traversant le Mexique pour entrer illégalement aux Etats-Unis a renoncé à ce périple en groupe, dépassée par son ampleur.

C'est un reportage sur cette caravane qui avait poussé le président septuagénaire à monter en première ligne ces derniers jours, salves de tweets à l'appui.

Son administration s'est immédiatement félicitée de l'abandon du projet: "Le président a été très clair sur le fait que cette caravane devait être stoppée avant d'arriver à notre frontière, ses efforts ont été couronnés de succès", a souligné le ministre de la Justice Jeff Sessions.

Annonçant l'envoi de la Garde nationale pour aider les gardes-frontières, la secrétaire à la Sécurité intérieure Kirstjen Nielsen a espéré que le déploiement débute "immédiatement" mais est restée évasive sur la durée de la mission, son ampleur et son coût.

Corps de réserve de l'armée américaine, la Garde nationale est déjà intervenue à la frontière en 2010, sur ordre de Barack Obama, ainsi qu'en 2006-2008 sous George W. Bush.

M. Trump a semble-t-il pris son administration par surprise mardi en annonçant, à l'occasion d'un déjeuner avec les dirigeants des pays baltes, qu'il souhaitait que l'armée "protège la frontière" tant que le mur qu'il a promis en campagne mais peine à faire sortir de terre n'aura pas été érigé.

La caravane partie le 25 mars de Tapachula, près de la frontière guatémaltèque, s'est arrêtée en début de semaine sur un terrain de sport à Matias Romero, au coeur de l'Etat mexicain de Oaxaca (sud).

Irineo Mujica, responsable de l'ONG Peuple sans frontières qui encadrait le groupe, a souligné que les personnes voulant atteindre la frontière américaine devraient "le faire par leurs propres moyens".

Cette ONG organise depuis 2010 le même type de caravane pour dénoncer le sort des migrants qui traversent le Mexique exposés à de nombreux dangers, entre des cartels de la drogue qui les kidnappent ou les tuent et des autorités qui les rançonnent.

Mais elle reconnaît avoir été dépassée cette année par la taille de cette caravane, dans laquelle voyageaient environ 450 enfants "dont de nombreux bébés", a expliqué M. Mujica.

Mardi, peu après l'annonce-surprise de Donald Trump, l'ambassadeur du Mexique aux Etats-Unis avait indiqué avoir demandé des explications aux autorités américaines.

Avec AFP

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