Même si le président américain s'est empressé de déclarer victoire dans la nuit, le résultat de cette législative partielle dans l'Ohio, pour un siège à la Chambre des représentants, reste incertain au lendemain du scrutin. L'infime avance du républicain (0,9%) peut encore être grignotée par quelque milliers de bulletins envoyés par courrier.
Mais c'est de toutes façons un cuisant revers pour le candidat Troy Balderson, qui n'aura, au mieux, réussi que de justesse à remporter cette circonscription fidèlement ancrée du côté républicain depuis près de quarante ans et qui avait donné une confortable marge de 11 points d'avance à Donald Trump en 2016.
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Dans l'attente du résultat définitif, démocrates et républicains tentent chacun de tourner l'histoire à leur avantage, Donald Trump en tête.
Après son intervention énergique dans la campagne, le bouillant président s'est hâté de saluer le résultat du républicain... en s'en attribuant le mérite.
"Après mon discours samedi soir, il y a eu un gros retournement positif. Maintenant Troy remporte une grande victoire", a-t-il écrit dans la nuit.
"Tant que je ferai campagne et/soutiendrai des candidats au Sénat et à la Chambre (raisonnablement), ils gagneront! J'AIME les gens et ils ont certainement l'air d'aimer le travail que je fais", a encore claironné Donald Trump mercredi matin
"Si je trouve le temps, entre la Chine, l'Iran, l'Economie et beaucoup plus, ce que je dois faire, nous allons avoir une Vague Rouge géante", a-t-il ajouté en référence à la couleur des républicains.
"Je crois qu'il ne sait pas de quoi il parle", a réagi le candidat démocrate Danny O'Connor, qui, a 31 ans, est parvenu à acculer Troy Balderson dans une banlieue aisée de la capitale de l'Ohio. Manières affables, visage poupin, il a reçu plutôt humblement les résultats, promettant de livrer de nouveau bataille en novembre.
La prédiction de Donald Trump contredit en tout cas la tradition voulant que le parti au pouvoir à la Maison Blanche perde les élections de mi-mandat aux Etats-Unis.
Cette fois, les démocrates espèrent compter en plus sur une vague de mécontentement face aux politiques de Donald Trump pour mobiliser leur base et reprendre, au moins, la Chambre des représentants le 6 novembre.
Egalement en jeu, en plus des 435 sièges de la Chambre: un tiers (35) du Sénat et les postes de gouverneur dans 36 des 50 Etats.
"Le moral des démocrates est le grand vainqueur de la nuit dernière", a lancé sur Twitter le numéro deux du parti, Keith Ellison.
Ses troupes ont besoin d'arracher 23 sièges aux républicains pour reprendre la majorité à la Chambre. Or "plus de 60 circonscriptions tenues par les républicains" sont jugées plus abordables pour les démocrates que celle de l'Ohio disputée mardi, affirme le chef du parti, Tom Perez.
"Il est évident que l'énergie est du côté démocrate", a reconnu sur CNN un ancien élu républicain, Charlie Dent, se disant "très inquiet" avant les élections.
Les démocrates ont déjà remporté ces derniers mois deux trophées électoraux marquants, en battant des républicains dans des territoires favorables, comme le sud-ouest de la Pennsylvanie pour la Chambre et l'Alabama pour le Sénat.
Mais le souffle d'optimisme portant les troupes démocrates doit encore se matérialiser aux urnes.
Dans leur tentative de reprendre la Chambre, ils n'affichent ainsi que la victoire en Pennsylvanie de Conor Lamb sur les neuf élections partielles organisées depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
Un point promptement souligné par le président mercredi.
"Les républicains ont maintenant remporté huit des neuf sièges de la Chambre et pourtant si vous écoutez les Médias Fake News vous pourriez penser qu'on se fait ratatiner", a-t-il souligné sur Twitter.
Personne ne nie en tout cas l'élan historique des femmes dans ces élections qui compteront un nombre record de candidates au Sénat, à la Chambre et aux postes de gouverneurs.
Parmi elles, plusieurs sont issues de minorités sous-représentées, comme la démocrate Rashida Tlaib qui devrait devenir la première élue musulmane de la Chambre des représentants.
Avec AFP