La procureure, une élue démocrate qui porte le fer judiciaire depuis des années contre le milliardaire, a indiqué qu'elle réclamait 250 millions de dollars de réparations au nom de l'Etat de New York, ainsi que des interdictions de diriger des sociétés pour Donald Trump et ses enfants Donald Trump Jr, Ivanka Trump et Eric Trump.
La plainte, déposée devant la cour suprême de l'Etat de New York, "démontre que Donald Trump a faussement gonflé la valeur nette (de ses biens) à hauteur de plusieurs milliards de dollars pour s'enrichir injustement et pour tromper le système, ainsi que nous tous", a-t-elle assuré.
Selon elle, la valeur des actifs a été "manipulée de manière répétée et persistante" pour "inciter les banques à prêter de l'argent à la Trump Organization à des conditions plus favorables", "pour payer moins d'impôts" ou "pour inciter les compagnies d'assurance à fournir une couverture d'assurance pour des limites plus élevées et à des primes plus basses".
En conséquence, elle réclame aussi "l'interdiction" pour Donald Trump ou la Trump Organization "de s'engager dans toute acquisition de biens immobiliers commerciaux dans l'Etat de New York ou de demander des prêts auprès de toute institution financière". La Trump Organization comprend des immeubles, des hôtels de luxe, des golfs et des lieux de divertissement.
Adversaire "numéro un"
L'enquête avait été ouverte en mars 2019 après le témoignage explosif au Congrès à Washington d'un des anciens avocats personnels de Donald Trump, Michael Cohen, faisant état de ses évaluations frauduleuses, à la hausse ou à la baisse. Sur le réseau social de Donald Trump, Truth Social, sa porte-parole Liz Harrington a dénoncé des poursuites "politiques" venant des démocrates.
"Ils ont transformé la ville de New York en un pays du tiers-monde. Ils relâchent des criminels violents dans les rues, et utilisent toute leur énergie pour s'en prendre à un homme d'affaires prospère et respectueux des lois, qui est leur adversaire politique numéro un", a-t-elle accusé. "Ces gens sont DERANGÉS. Le président Trump n'a pas gonflé ses avoirs, il les a sous-estimés", a-t-elle encore affirmé.
Ces poursuites contre Donald Trump s'ajoutent à plusieurs enquêtes déjà en cours autour de l'ancien président (2017-2021), dont l'une sur ses archives présidentielles qui a entraîné une spectaculaire perquisition du FBI, le 8 août, dans sa résidence Mar-a-Lago, en Floride.
Le milliardaire, qui envisage ouvertement de se représenter à la présidentielle de 2024, est aussi visé par des enquêtes sur ses efforts pour renverser les résultats de l'élection présidentielle de 2020 perdue contre Joe Biden et sur son rôle dans le violent assaut de ses partisans contre le Capitole le 6 janvier 2021. Il n'est pour l'instant poursuivi pénalement dans aucune de ces autres affaires.