Au cours de cet entretien diffusé par la chaîne CBS, Donald Trump a cherché à calmer les tensions qui traversent le pays depuis son élection. "N'ayez pas peur. Nous allons rétablir notre pays", a-t-il lancé aux milliers de manifestants qui le défient quotidiennement dans plusieurs villes des Etats-Unis.
Il a également condamné des actes de violence et de harcèlement contre des minorités (musulmans, noirs ou hispaniques) qui, selon l'opposition démocrate et des associations, se seraient multipliés depuis son élection.
"Je suis si triste d'entendre cela. Et je dis: arrêtez cela. Si cela peut aider, je le dis et je le dis face à la caméra: arrêtez cela".
Lors de cet entretien télévisé, accordé chez lui à New York (nord-est), le président élu a confirmé qu'il nommerait à la cour suprême des juges anti-avortement et favorables au port d'armes à feu.
"Voici ce qui va se passer. Je suis pro-life (anti-avortement) et les juges seront pro-life", a-t-il dit.
"Ils vont être très favorables au Deuxième amendement" de la Constitution, qui fait du port d'armes un droit pour chaque citoyen américain, a-t-il ajouté.
Donald Trump va devoir nommer un juge à la Cour suprême car un siège est actuellement vacant. Mais il pourrait procéder au cours de son mandat à d'autres nominations en cas de décès ou de départ en retraite d'autres juges. La Cour suprême, dont le pouvoir sur les questions de société est déterminant, pourrait ainsi prendre une coloration très conservatrice.
Concernant l'avortement, Donald Trump estime que le dernier mot devrait revenir aux Etats qui devraient pouvoir chacun choisir sa législation.
En revanche, le président républicain n'a pas l'intention d'oeuvrer à une remise en cause du mariage homosexuel. Il a rappelé que la Cour suprême avait statué sur le sujet. "C'est la loi (...) Cela me convient", a-t-il dit. Dans une décision de juin 2015, la Cour suprême avait affirmé le droit au mariage pour les personnes de même sexe.
Elu sur un programme populiste de rejet des élites, Donald Trump a annoncé au cours de cette interview qu'il renonçait à sa rémunération de président, qui se monte à environ 400.000 dollars par an.
"Non, je ne vais pas prendre ce salaire. Je ne le prends pas", a dit l'homme d'affaires. Il devrait donc percevoir un dollar symbolique comme l'exige la loi, a-t-il ajouté.
Au cours de cet entretien, dont des extraits ont été distillés tout au long du week-end, Donald Trump a en outre annoncé son intention d'expulser jusqu'à 3 millions de clandestins. Il y montre également une certaine flexibilité sur "Obamacare", la loi qui permet à tous les Américains d'avoir une assurance santé mais dont le fonctionnement est très critiqué.
Avec AFP