Le président américain, qui a entamé à Tokyo une vaste tournée en Asie qui le mènera dès mardi à Séoul, a mis en exergue la nécessité d'isoler plus encore le régime de Kim Jong-Un.
"Les essais nucléaires illégaux et les tirs de missiles balistiques scandaleux (...) sont une menace pour la paix internationale et la stabilité", a-t-il martelé lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe.
"L'heure de la patience stratégique est révolue", a-t-il lancé, en référence à la doctrine de son prédécesseur démocrate Barack Obama.
La Corée du Nord a effectué un sixième essai nucléaire en septembre, son plus puissant à ce jour. Elle a également testé plusieurs missiles balistiques potentiellement susceptibles d'atteindre une partie du territoire américain.
'Rhétorique forte'
Celui qui avait menacé à la tribune de l'ONU de "détruire totalement" la Corée du Nord en cas d'attaque lancée par Pyongyang a défendu sa rhétorique "forte", gage selon lui d'efficacité. "Regardez ce qui s'est passé avec une rhétorique faible au cours des 25 dernières années", a-t-il ajouté.
Mais le régime de Pyongyang n'a donné aucune indication qu'il entendait changer d'approche face aux mises en garde du dirigeant américain.
Par la voix du journal du parti unique, le Rodong Sinmun, il a qualifié ce dernier de "vieil homme fou de la Maison Blanche".
M. Trump a pris soin de rassurer le Japon sur l'engagement de Washington envers la sécurité de ce pays dont l'île septentrionale de Hokkaido a été survolée à deux reprises par des missiles nord-coréens et que Pyongyang a menacé de "couler".
Disant son soutien sans réserve à l'approche américaine consistant à maintenir "toutes les options sur la table", M. Abe a de son côté affirmé que le Japon abattrait des missiles nord-coréens "si nécessaire".
Il a par ailleurs annoncé le gel des avoirs d'une trentaine d'organisations et personnalités nord-coréennes.
Saisissant l'occasion d'une rencontre avec la communauté d'affaires japonaise et américaine, M. Trump a lancé une de ses piques habituelles sur l'excédent commercial d'un Japon qui, a-t-il dit, "a été gagnant depuis de nombreuses décennies".
Les échanges commerciaux américano-japonais ne sont "pas équitables" et il convient de "négocier de manière amicale", a-t-il ajouté, sans autres précisions.
L''ami' Shinzo
Il a rencontré, avec son épouse Melania, l'empereur et l'impératrice du Japon.
Le couple présidentiel s'est légèrement incliné en échangeant une poignée de main avec le couple impérial sans s'incliner profondément à la japonaise. Ce geste de déférence avait valu à Barack Obama en 2009 les foudres des conservateurs américains.
"Nous avons rencontrée deux personnes magnifiques", a raconté M. Trump un peu plus tard. "Il y avait beaucoup d'amour dans cette pièce. Ils adorent les gens de ce pays".
Le président américain a également rencontré les familles de Japonais enlevés par des agents nord-coréens à la fin des années 1970 et au début des années 1980, une question sensible qui hante encore les Japonais.
"Nous avons entendu ces très tristes histoires", a déclaré M. Trump entouré de son épouse, du Premier ministre japonais et des familles qui portaient des portraits de leurs enfants disparus.
Pyongyang avait avoué en 2002 de tels enlèvements destinés à former des espions nord-coréens à la langue, la culture et les coutumes japonaises.
Au cours de cette visite de deux jours sur l'archipel, Donald Trump a insisté sur les liens forts qui l'unissaient au premier ministre japonais, "un type formidable".
Lors d'un échange de toasts avant le dîner qui marquait la fin de cette visite, les deux hommes ont rivalisé d'amabilités. "C'est un honneur de vous avoir comme ami", a lancé M. Trump.
Après Tokyo puis Séoul, le président américain doit se rendre en Chine.
Il participera ensuite à des sommets régionaux au Vietnam et à Manille.
Il a annoncé son intention d'en profiter pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine, dont il souhaite "l'aide sur la Corée du Nord".
Avec AFP