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Trump repart en campagne contre l'immigration illégale


Donald Trump à la Maison Blanche le 27 mars 2019.
Donald Trump à la Maison Blanche le 27 mars 2019.

Donald Trump, qui remontera en soirée sur les estrades de campagne, a de nouveau menacé jeudi de fermer la frontière avec le Mexique, au lendemain de déclarations du chef de la police aux frontières faisant état d'un nombre record d'interpellations de migrants illégaux sur le territoire américain.

"Le Mexique ne fait RIEN pour aider à arrêter le flux d'immigrants illégaux vers notre pays. Ils parlent beaucoup, mais n'agissent pas", a dénoncé le président américain au milieu d'une série de tweets matinaux sur différents sujets d'actualité.

"De même, le Honduras, le Guatemala et le Salvador ont pris notre argent pendant des années et ne font rien. Les démocrates s'en moquent, les lois sont tellement MAUVAISES", a-t-il poursuivi dans le même message, avant de conclure, menaçant: "Je pourrais fermer la frontière sud!"

Directement visé, le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador a déclaré jeudi à des journalistes "respecter la position du président Trump" et vouloir "éviter à tout prix une confrontation avec les Etats-Unis".

"Nous allons aider par tous les moyens dont nous disposons", a-t-il assuré, tout en soulignant l'importance de "s'attaquer fondamentalement aux causes des migrations".

Le chef du service américain des douanes et de protection des frontières (CPB), Kevin McAleenan, avait évoqué mercredi "une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent tout le long de (la) frontière sud", lors d'une conférence de presse dans la ville frontalière d'El Paso, au Texas.

"Nous détenons ici (à El Paso) près de 3.500 migrants, dans des installations conçues pour beaucoup moins de monde", avait-il expliqué. "Nous avons arrêté plus de 1.000 personnes lundi. En grande majorité des familles originaires d'Amérique centrale".

La police aux frontière pense dépasser en mars la barre des 100.000 interpellations de migrants illégaux, ce qui constituerait selon elle "le plus haut total mensuel depuis une décennie".

- Mur, urgence, veto -

Délesté de l'enquête russe qui a empoisonné toute la première partie de son mandat, Donald Trump est remonté sur l'un de ses principaux chevaux de bataille, la lutte contre l'immigration illégale, avant de s'adresser à ses partisans, en soirée, lors d'un meeting de campagne "Make America Great Again" à Grand Rapids (Michigan), dans le nord du pays.

Le milliardaire républicain avait déjà menacé en décembre, au début du plus long "shutdown" (paralysie partielle de l'administration fédérale) de l'histoire des Etats-Unis, de fermer la frontière si les démocrates du Congrès n'acceptaient pas de financer la construction du mur qu'il réclame à cor et à cri.

"Nous allons être contraints de fermer la frontière sud complètement si les démocrates obstructionnistes ne nous donnent pas l'argent pour terminer le mur", avait alors tweeté M. Trump, en leur demandant également de "changer les lois ridicules sur l'immigration dont notre pays est affublé".

"Nous construisons un mur ou fermons la frontière sud", avait-il insisté après avoir déjà proféré une menace similaire en novembre.

Le président américain a depuis décrété une "urgence nationale", le 15 février, afin de contourner le Congrès et de débloquer les fonds nécessaires à la construction du mur, grande promesse de sa campagne de 2016.

L'initiative a provoqué une levée de boucliers dans l'opposition démocrate, mais aussi chez certains républicains, qui y voient une atteinte grave aux prérogatives du Congrès, normalement responsable des "cordons de la bourse" des fonds publics.

Donald Trump a été contraint le 15 mars de faire usage de son premier veto pour bloquer une résolution du Congrès, adoptée avec l'appui de douze sénateurs de son propre camp républicain, visant à stopper cette procédure d'urgence.

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