"J'ai fait état de mes inquiétudes concernant Amazon bien avant l'élection. Contrairement aux autres, ils ne paient pas ou peu d'impôts aux gouvernements locaux ou fédéral et traitent notre système postal comme un livreur", a-t-il écrit dans un tweet matinal.
A l'ouverture de la Bourse de New York jeudi, les répercussions se faisaient sentir: Amazon perdait 1,7%.
Les rumeurs sur la volonté du président d'encadrer la domination du géant d'internet avaient déjà fait fortement chuter mercredi le cours de l'action: -4,38% en fin de journée, ce qui s'est traduit par une perte de 31,4 milliards de dollars de capitalisation boursière.
Le site Axios avait publié dans la journée un article faisant état de "l'obsession" du président américain pour Amazon et son souhait de s'en prendre au site de Jeff Bezos à travers des lois antitrust.
Depuis son arrivée à la Maison Blanche, M. Trump multiplie les attaques contre l'entreprise basée à Seattle, lui reprochant notamment de ne pas respecter le droit à la concurrence.
Par le passé, Amazon a été de nombreuses fois mis en cause, aux Etats-Unis comme en Europe, pour ses pratiques d'optimisation fiscale qui ont fait fortement baissé ses impôts. Mais cela a changé avec la hausse des bénéfices de l'entreprise, qui a payé 412 millions de dollars d'impôts au gouvernement fédéral en 2016.
Toujours selon Axios, les riches amis du milliardaire républicain ont exprimé auprès de lui leurs craintes sur l'état de leurs affaires, "détruites" selon eux par la mainmise toujours plus importante d'Amazon dans le secteur du commerce.
Amazon à Washington?
La Maison Blanche avait pourtant démenti ces informations mercredi, sa porte-parole Sarah Sanders précisant qu'"aucune mesure n'était prévue pour l'instant".
Jeff Bezos, plus grosse fortune de la planète avec près de 120 milliards de dollars, est également propriétaire du Washington Post, cible régulière des attaques du 45e président des Etats-Unis.
"Le #AmazonWashingtonPost, parfois appelé le gardien d'Amazon, qui ne paie pas ses taxes internet (comme ils le devraient) est une 'FAKE NEWS'", avait-il ainsi tweeté en juin 2017.
Les deux hommes s'étaient invectivés à de nombreuses reprises pendant la campagne présidentielle de 2016.
Avant son élection, Donald Trump avait ainsi déjà expliqué que le géant du web, qui aurait --selon lui-- racheté le Washington Post "pour ne pas être poursuivi pour ses tendances au monopole", pourrait avoir "un gros problème d'antitrust" s'il accédait au pouvoir.
Selon le blogueur spécialisé dans les nouvelles technologies Lou Kerner, cette nouvelle attaque du président Trump jeudi est "populiste". "Walmart écrasait les petits acteurs avant Amazon", écrit-il.
Le géant de la vente en ligne est maintenant devenu un acteur majeur de différents secteurs technologiques de pointe en plein développement, comme le streaming vidéo et le "cloud", le stockage immatériel de données.
Amazon, qui a également avalé en 2017 la chaîne de supermarchés bio Whole Foods, cherche à ouvrir un second quartier général. Vingt grandes villes nord-américaines ont été présélectionnées et espèrent de tout coeur être l'heureuse élue, en raison de la création des 50.000 emplois que devrait entraîner cette ouverture.
La capitale fédérale Washington fait partie des prétendantes.
En octobre 2014, le magnat de l'immobilier avait relayé, déjà sur Twitter, une citation attribuée à Jeff Bezos: "Si vous ne voulez pas être critiqués, pour l'amour du ciel, ne faites rien d'innovant".
Avec AFP