Evoquant sa récente rencontre avec le président chinois Xi Jinping dans sa résidence privée de Floride, Donald Trump a répété sur la chaîne américaine Fox News avoir "développé une très bonne relation avec lui".
"Qu'est-ce que je suis donc censé faire? Lancer une guerre commerciale contre la Chine pendant qu'il est en train de travailler sur un problème franchement plus gros, avec la Corée du Nord?", a expliqué Donald Trump. "Je traite donc la Chine avec respect, j'ai un grand respect pour lui. Et on verra à présent ce qu'il peut faire."
Donald Trump n'avait cessé pendant sa campagne d'accuser Pékin de sous-évaluer artificiellement sa monnaie, et menaçait d'imposer de lourdes taxes sur les importations chinoises. Mais il a opéré un net revirement depuis sa rencontre avec Xi Jinping les 6 et 7 avril. Les Etats-Unis ont ainsi officiellement conclu vendredi que la Chine ne manipulait pas sa monnaie pour doper ses exportations.
"Je n'ai pas changé ma position", a-t-il toutefois affirmé dans cet entretien enregistré lundi. "La Chine tente de nous aider. Je ne sais pas s'ils vont en être capables ou pas, mais est-ce que je veux lancer des déclarations fortes sur le commerce ou la manipulation de sa monnaie contre quelqu'un qui est en train d'essayer d'arrêter ce qui pourrait être une très mauvaise situation? Vous pouvez comprendre ça."
Face à la poursuite du développement des programmes balistique et nucléaire de Pyongyang, Pékin a officialisé le 18 février l'interruption de ses importations de charbon nord-coréen. Une mesure chaleureusement saluée par Donald Trump dans cet entretien.
"Beaucoup de navires chargés de charbon ont été renvoyés", a-t-il souligné. "Personne n'a jamais vu ça. Personne n'a jamais vu de notre côté une réponse aussi positive de la Chine.
Interrogé sur sa stratégie militaire face à la Corée du Nord, le président américain n'a rien voulu révéler.
"Je ne veux pas dire en avance ce que je fais ou ce que je pense", a répondu Donald Trump.
"J'espère qu'on va avoir la paix mais ça fait longtemps qu'on parle avec ce monsieur (le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, ndlr)", a-t-il ajouté. Rappelant notamment les tentatives de ses prédécesseurs démocrates Bill Clinton et Barack Obama, le président républicain a conclu: "Tout le monde s'est fait avoir. Ils se sont tous faits avoir par ce monsieur et nous allons voir ce qui va maintenant se passer."
Avec AFP