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Trump se lâche contre son ex-conseiller Bannon


Le président élu Donald Trump prononce une allocution au cours de sa soirée electorale, à New York, 9 novembre 2016.
Le président élu Donald Trump prononce une allocution au cours de sa soirée electorale, à New York, 9 novembre 2016.

La charge est d'une violence inouïe : Donald Trump a accusé mercredi son ancien conseiller Steve Bannon d'avoir "perdu la raison", marquant la rupture avec celui qui fut l'un des stratèges de sa victoire inattendue de 2016.

Cette attaque fait suite à la diffusion d'extraits explosifs d'un livre à paraître, citant l'ex-conseiller selon lequel le fils du locataire de la Maison Blanche, Donald Trump Jr., a commis une "trahison" en rencontrant une avocate russe offrant des informations compromettantes sur Hillary Clinton.

"Steve Bannon n'a rien à voir avec moi ou ma présidence. Quand il a été limogé, il n'a pas seulement perdu son travail, il a perdu la raison", a répliqué le 45e président des Etats-Unis.

Selon les médias américains, un avocat de M. Trump, Charles Harder, a adressé une mise en demeure écrite à Steve Bannon, l'accusant d'avoir rompu un accord de confidentialité et d'avoir tenu des "propos diffamatoires à l'encontre de M. Trump et de membres de sa famille".

Le changement de ton est spectaculaire vis-à-vis d'un homme que Donald Trump qualifiait il y a moins de cinq mois d'"ami", de "quelqu'un de bien" traité très injustement par la presse.

"Steve n'a eu qu'un rôle très limité dans notre victoire historique", a estimé M. Trump mercredi, affirmant que ce dernier avait passé son temps à la Maison Blanche "à faire fuiter de fausses informations pour se rendre plus important qu'il n'était".

Melania en larmes

Le livre de Michael Wolff, dont de longs extraits ont été publiés dans New York Magazine, raconte aussi combien le candidat républicain et son équipe rapprochée ont été surpris par la victoire, tant ils étaient convaincus qu'elle était hors de portée.

Le soir du 8 novembre, quand les chiffres commencent à dessiner une surprise possible, Donald Trump Jr "a dit à un ami que son père (...) ressemblait à quelqu'un ayant vu un fantôme", écrit Michael Wolff, qui dit s'être entretenu avec M. Trump et des dizaines de ses collaborateurs.

"Melania (Trump) était en larmes - mais pas de joie", ajoute-t-il.

La porte-parole de la Première dame a vigoureusement contesté cette version, assurant que l'ancienne mannequin d'origine slovène avait toujours eu "confiance" dans la victoire et était "très heureuse" lorsque son mari l'a emporté face à Hillary Clinton.

Au-delà de la nouvelle ligne de fracture qu'elle révèle, ce spectaculaire développement soulève d'épineuses questions politiques pour Donald Trump à l'approche des primaires républicaines en vue des élections de mi-mandat prévues en novembre.

Depuis son départ de la Maison Blanche l'été dernier, Steve Bannon s'est auto-désigné sauveur du "Trumpisme" face à ce qu'il juge être un dévoiement par les républicains du sérail et les "élites" de Washington.

L'entourage de M. Trump est au centre d'une enquête menée par le procureur spécial Robert Mueller sur une possible collusion avec la Russie en vue d'influencer l'élection de novembre 2016.

Affirmations trompeuses

L'ouvrage s'attarde aussi sur le désarroi des jours et de semaines qui suivent la victoire. Il évoque par exemple la volonté initiale de Donald Trump de nommer son jeune gendre, Jared Kushner, au poste extrêmement puissant de secrétaire général de la Maison Blanche.

C'est finalement la très conservatrice polémiste Ann Coulter qui osera prendre le président à part pour lui expliquer qu’il ne peut pas embaucher "ses enfants".

Sous la plume de Michael Wolff, les premiers mois au pouvoir de Donald Trump furent marqués d'abord par une forme de "chaos" permanent.

Il décrit un président fréquemment reclus dans sa chambre dès 18H30 avec un cheeseburger, les yeux rivés sur ses trois écrans de télévisions, multipliant les appels à un petit groupe d'amis sur lesquels il déverse "un flot de récriminations", allant de la malhonnêteté des médias au manque de loyauté des membres de son équipe.

La porte-parole de la présidence, Sarah Sanders, a dénoncé un livre "truffé d'affirmations fausses ou trompeuses" de la part d'individus qui n'ont ni accès à la Maison Blanche ni de véritable influence sur cette dernière.

Elle a par ailleurs assuré que son auteur n'avait, au total, échangé que "5 à 7 minutes" avec le président américain.

Le livre "Fire and Fury : Inside the Trump White House" ("Le feu et la colère, dans la Maison Blanche de Trump"), doit sortir le 9 janvier.

Avec AFP

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