Lors d'une conférence de presse à Genève, M. Zeid a expliqué qu'il n'avait pas pour habitude d'interférer dans les campagnes politiques.
Mais au vu des commentaires "inquiétants" faits par Donald Trump, le Haut-Commissaire estime avoir le droit de prendre la parole et de tirer la sonnette d'alarme.
"Si Donald Trump est élu, vu ce qu'il a déjà dit, et à moins que cela ne change, je pense sans aucun doute qu'il serait dangereux du point de vue international", a déclaré M. Zeid.
Il a souligné que le candidat républicain a notamment évoqué le retour de la torture comme technique d'interrogatoire, et a tenu des propos sur les "communautés vulnérables", tels que les musulmans, les immigrés ou les minorités, qui "suggèrent qu'elles pourraient bien se voir priver de leurs droits fondamentaux".
Début septembre, le Haut-Commissaire avait déjà vivement critiqué les responsables politiques considérés comme populistes, citant notamment Donald Trump et le dirigeant néerlandais d'extrême droite Geert Wilders, appelant à barrer la route à de tels "démagogues".
Le chef onusien des droits de l'homme avait assuré que M. Wilders avait beaucoup de choses en commun avec le candidat républicain Donald Trump, le Premier ministre hongrois Victor Orban, la dirigeante du parti d'extrême droite Marine Le Pen (Front nationale), et l'ex-dirigeant du parti britannique europhobe Nigel Farage.
Ces propos ne sont pas restés sans suite.
L'ambassadeur russe auprès des Nations unies a indiqué lundi s'être plaint auprès du secrétaire général Ban Ki-moon de critiques onusiennes contre les populistes.
Interrogé sur la démarche de l'ambassadeur russe, le Haut-Commissaire a rétorqué mercredi qu'il soutenait la "liberté d'expression" et qu'il ne "voyait aucune raison de modérer ses propos".
Avec AFP