En visite à San Francisco (Californie, ouest) l'ancienne Première dame et secrétaire d'Etat a jugé indispensable cette réforme de "bon sens" pour mettre un terme, ou du moins freiner les fusillades meurtrières qui endeuillent quotidiennement le pays.
Pour Mme Clinton, le récent massacre pour lequel Dylann Roof a été inculpé et qui a choqué une partie de l'Amérique, "oblige une fois de plus la nation à s'efforcer de donner un sens à une violence fondamentalement insensée".
"Nous pouvons avoir une réforme de bon sens des armes, qui éloigne les armes des mains des criminels et des gens violents (...) tout en respectant les personnes responsables" qui portent des armes, a-t-elle dit lors d'un rassemblement de maires à San Francisco.
Elle s'est également dite solidaire des familles des victimes du drame de Charleston.
"En tant que mère, grand-mère, juste en tant qu'être humain, mon coeur brûle pour eux, pour les victimes et les familles, pour une communauté blessée, et pour une église blessée", a-t-elle ajouté.
Dylann Roof, 21 ans, a été inculpé vendredi pour les neufs meurtres, a brièvement comparu par vidéo et a été maintenu en détention.
Le président Barack Obama avait tenté en 2013 de présenter une réforme de la législation sur les armes à feu mais il s'était cassé les dents sur l'opposition du Congrès.
Il s'en est de nouveau plaint vendredi soir, également en visite à San Francisco.
M. Obama a accusé le Congrès à Washington, aux mains des républicains, de ne pas avoir légiféré plus sévèrement sur les armes à feu. "Nous ne savons pas si cela aurait évité Charleston mais il y aurait quelques Américains de plus avec nous", a-t-il tonné.
Le massacre est survenu mercredi soir à Charleston lorsque Dylann Roof a pu s'introduire dans une soirée de lecture biblique de l'église. Après avoir sagement assisté à une heure d'étude, le jeune homme à la coupe au bol s'est levé et a ouvert le feu, touchant à plusieurs reprises ses victimes.
Avant de passer à l'acte, il aurait dit, selon une survivante: "Vous avez violé nos femmes, et vous prenez le contrôle du pays. Je dois faire ce que j'ai à faire".
Les enquêteurs cherchent toujours à en savoir plus sur son mobile et sa personnalité, ce qui pourrait permettre à la justice fédérale, qui étudie la piste d'un acte de "terrorisme intérieur", de requalifier les faits.
A cet égard, son apparente nostalgie de l'apartheid en Afrique du Sud, les témoignages de ces amis et la découverte d'un blog raciste et suprématiste -- s'il est authentifié -- donnent de premiers éléments.
Ce blog, semblant appartenir au tueur présumé Dylann Roof, montre des dizaines de photos du jeune homme, armé, brûlant le drapeau fédéral américain, brandissant au contraire le drapeau confédéré et justifiant a priori, dans un texte raciste, son crime par sa haine des Noirs.
Plusieurs manifestations étaient prévues samedi soir en Caroline du Sud, notamment contre le drapeau confédéré, symbole controversé du Sud des Etats-Unis, trois jours après la tuerie.
Le débat sur le drapeau confédéré, symbole durable de la fierté et de l'héritage du Sud pour ses partisans, celui du racisme et de la théorie de la suprématie blanche pour ses détracteurs, est relancé depuis le massacre mercredi dans la ville historique et touristique de Charleston.
Cette tuerie raciste, l'une des pires de l'histoire récente des Etats-Unis, a choqué une partie de l'Amérique et provoqué la colère du président Barack Obama.
Des manifestants prévoient de se rassembler avant la nuit sur l'esplanade du parlement local à Columbia, capitale de la Caroline du Sud, où le drapeau confédéré continue de flotter. Les drapeaux fédéraux et locaux ont eux été mis en berne en hommage aux victimes noires tuées dans l'église Emanuel, emblématique de la lutte contre l'esclavage aux Etats-Unis.
Une autre manifestation était prévue à Charleston, organisée par le mouvement Black lives matter ("la vie des Noirs compte").
Dylann Roof, un Blanc de 21 ans a été inculpé vendredi pour les neufs meurtres et maintenu en détention. Il a également été inculpé pour "détention d'arme à feu dans le cadre d'un crime violent".
Une pétition nationale a rassemblé quelque 320.000 signatures sur le site MoveOn.org dénonçant le drapeau confédéré comme un "symbole de la rébellion et du racisme" et appelant à "de meilleurs Etats-Unis d'Amérique".
Il s'agit, pour les manifestants, de faire pression sur la Caroline du Sud, la décision de retirer ou non le drapeau n'étant du ressort que du parlement local.
Source: AFP