Payton Gendron, 18 ans, est poursuivi depuis samedi pour "meurtre avec préméditation" - inculpation initiale pour laquelle il a plaidé "non coupable" - et il a comparu de nouveau dans la matinée devant un juge du tribunal de Buffalo pour une éventuelle inculpation de "crime raciste motivé par la haine" et d'acte de "terrorisme intérieur", comme l'en accusent les autorités policières et judiciaires.
Lors d'une audience publique et filmée de moins de cinq minutes, en présence dans la salle de familles des victimes, le jeune homme est apparu en combinaison orange de détenu, masqué, semblant entravé aux mains et aux pieds et escorté par nombre de policiers en tenue et en civil.
Il n'a pas dit un mot devant le juge Craig Hannah, dont la lecture d'un acte de procédure était quasiment inaudible.
En revanche, on entend, sur une vidéo de la télévision de Buffalo WGRZ, une voix crier "Payton, tu es un lâche".
Dans une ambiance lourde, le juge Hannah a reporté au 9 juin une nouvelle audience de procédure et le procureur du district d'Erié, à la frontière du Canada, John Flynn, a indiqué dans un communiqué que l'accusé "resterait détenu" sans possibilité de verser une caution.
Il a précisé qu'il ne ferait plus de commentaires avant les résultats d'une éventuelle "enquête d'un grand jury" et avant un possible procès.
Cette tuerie raciste samedi dans un supermarché Tops de Buffalo a fait dix morts et trois blessés, dont 11 sont des personnes noires. Elle a été méticuleusement préparée pendant des mois, comme le montrent des centaines de messages sur internet du tueur présumé.
Le jeune homme avait aussi effectué en mars un voyage de reconnaissance à Buffalo depuis son domicile 300 km plus au sud.
Dans ses messages et un manifeste raciste, suprémaciste et complotiste qui lui est attribué, Gendron avait ainsi écrit plusieurs mois avant le massacre qu'il voulait tuer des personnes noires et qu'il visait un quartier pauvre et isolé de Buffalo en raison de sa forte proportion d'Afro-Américains.
Il avait également préparé son attaque, minute par minute, prévoyant une tenue militaire, une caméra et la diffusion de son crime sur la plateforme Twitch.