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Des agents tunisiens de la Banque centrale arrêtés pour blanchiment


Un homme du Soudan du Sud présente de nouveaux billets de banque à l'extérieur de la Banque centrale du Soudan du Sud à Juba, le 18 juillet 2011.
Un homme du Soudan du Sud présente de nouveaux billets de banque à l'extérieur de la Banque centrale du Soudan du Sud à Juba, le 18 juillet 2011.

Cinq agents de la Banque centrale tunisienne ont été arrêtés pour blanchiment d'argent et corruption, et deux d'entre eux écroués dans le cadre d'une enquête pour trafic de devises, a indiqué le parquet lundi.

Ces arrestations interviennent alors que la Banque centrale fait déjà face à une demande de révocation de son gouverneur.

Une sixième personne, extérieure à la Banque centrale, est "toujours recherchée", a indiqué à l'AFP le porte-parole du parquet, Sofiene Sliti.

Les suspects sont notamment accusés d'avoir changé des petites coupures de 5, 10 et 20 euros en grosses coupures de 200 et 500 euros sans enregistrer ces opérations, comme elles auraient dû l'être, auprès de la Banque, selon la même source. Ils sont poursuivis pour blanchiment d'argent, corruption, abus de pouvoir et gestion abusive de fonds publics.

La Banque centrale a indiqué dans un communiqué lundi avoir saisi d'elle même la justice après des opérations illégales effectuées par deux agents de caisse.

Ces arrestations sont intervenues mardi et mercredi, peu avant que le chef du gouvernement tunisien ne réclame la révocation du gouverneur de la Banque centrale, Chedly Ayari.

Ce dernier est sur la sellette depuis que la Tunisie a été classée sur la liste noire européenne des pays à risque en matière de blanchiment d'argent. Le Parlement tunisien, qui doit approuver à la majorité absolue la révocation pour que celle-ci devienne effective conformément à la Constitution, doit se prononcer jeudi.

Le gouvernement a proposé un docteur en économie actuellement représentant de la Banque mondiale en Libye, Marouane El Abassi, pour prendre la tête de la Banque centrale.

Chedly Ayari, 84 ans, devait achever son mandat en juillet après avoir passé six ans à son poste.

La Banque centrale tunisienne est déjà sous pression avec des réserves en devises particulièrement basses, équivalentes à 11,903 milliards de dinars tunisiens (cinq milliards de dollars) le 12 février, soit de quoi couvrir 84 jours d'importations, selon ses statistiques. C'est le niveau le plus bas depuis 14 ans.

En outre, le pays s'apprête à emprunter sur les marchés internationaux pour boucler son budget et combler ses besoins en devises.

Tunis doit émettre le mois prochain un emprunt obligataire d'un milliard de dollars sur le marché américain, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la Banque centrale Zied Moulhi.

Le Parlement européen a confirmé mercredi, non sans controverses, le classement de la Tunisie sur sa liste noire "des pays tiers considérés comme présentant des déficiences stratégiques dans leurs régimes de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme".

Avec AFP

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