Ce "phénomène dangereux (...) apparu récemment" consiste pour les contrebandiers à "louer (les services) d'éléments libyens armés pour les accompagner lors de leur entrée sur le territoire tunisien", a indiqué le ministère dans un communiqué.
Il s'agit "de les protéger en utilisant les armes contre les unités de l'armée nationale (tunisienne), afin d'empêcher ces dernières d'avancer pour s'opposer aux contrebandiers et saisir leurs véhicules", a-t-il poursuivi.
Le porte-parole du ministère, Belhassen Oueslati, a précisé à l'AFP qu'il s'agissait de contrebandiers libyens. "Ils traversent la frontière pour échanger des marchandises avec les contrebandiers tunisiens".
"Les diverses unités militaires présentes dans la zone militaire tampon n'hésiteront pas à appliquer la loi, y compris à utiliser des balles réelles contre toute personne refusant d'obtempérer aux ordres de s'arrêter ou à l'origine d'un acte hostile", a averti le ministère.
La Tunisie et la Libye partagent quelque 500 km de frontière, essentiellement désertique et haut lieu de contrebande. La zone est sous haute surveillance du fait du chaos qui règne en Libye et de l'expansion dans ce pays du groupe Etat islamique (EI), auteur d'attaques majeures en Tunisie.
L'ensemble du sud-est de la Tunisie vit en grande partie du commerce transfrontalier, y compris de contrebande.
Mardi soir, un homme a été tué par la Garde nationale tunisienne (gendarmerie) tout près de la frontière lorsqu'un cortège de véhicules chargés de "marchandises non identifiées et suspectes" a refusé de s'arrêter, selon le ministère de l'Intérieur.
L'homme était recherché pour "avoir rejoint une organisation terroriste", a affirmé le ministère.
Avec AFP