Une trentaine de personnes vivant près du mont Ballouta, dans le gouvernorat de Siliana, ont brièvement coupé la route menant à Kairouan (centre) à l'aide de pneus en flamme, selon un correspondant de l'AFP sur place.
Ils ont levé le camp après avoir obtenu des assurances de la police, d'après la même source.
"La nuit tombée, ils (les jihadistes) frappent aux portes et demandent de la nourriture. Et ils menacent de nous égorger si on prévient les autorités", a expliqué à l'AFP l'un des villageois.
"Ils m'ont dit +on te surveille, on t'a vue faire chauffer ta tabouna (four traditionnel, ndlr) pour faire cuire le pain, on t'a vue ramener de l'eau et rentrer tes moutons+", a affirmé une autre habitante sous couvert d'anonymat.
Dimanche soir, le ministère de l'Intérieur a annoncé qu'un jihadiste, probablement étranger, avait été abattu par les forces de l'ordre dans cette même région.
"Les unités de la Garde nationale (gendarmerie) ont pu mener cette nuit, après avoir tendu une embuscade, une opération entre le mont Serj et le mont Ballouta dans le gouvernorat de Siliana", a indiqué le porte-parole du ministère, Walid Louguini, à la radio Mosaïque FM.
Cette opération est intervenue après qu'un "groupe terroriste" a "terrorisé les citoyens ces derniers jours", a-t-il ajouté.
"Les forces de l'ordre ont pu abattre un élément terroriste qui serait, selon les constats préliminaires, de nationalité étrangère", a-t-il poursuivi, précisant qu'une Kalachnikov, une grenade et un engin explosif avaient été saisis.
Le 13 novembre dernier, un berger de 16 ans a été décapité sur le mont Mghilla, près de Sidi Bouzid, dans le centre défavorisé du pays, par des jihadistes se réclamant du groupe Etat islamique (EI) qui l'ont accusé d'être un informateur.
La Tunisie fait face depuis sa révolution en janvier 2011 à un essor de la mouvance jihadiste qui a coûté la vie à des dizaines de policiers et de militaires.
L'EI a revendiqué les trois attentats majeurs ayant frappé le pays en 2015. Le dernier, le 24 novembre, a tué 12 agents de la garde présidentielle à Tunis. Soixante personnes dont 59 touristes étrangers ont également été tuées lors des attaques perpétrées en mars au musée du Bardo et dans un hôtel près de Sousse fin juin.
Avec AFP