Le nouveau patron de l'agence de presse tunisienne TAP a pu entrer mardi grâce à la police dans le siège de ce média national, une première depuis sa nomination début avril, tandis que des journalistes protestaient contre sa nomination qu'ils considèrent "politique", selon l'AFP.
Accompagné d'un huissier de justice et de policiers, il a finalement pu pénétrer par la force, ont rapporté des médias locaux et le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).
"C'est de cette manière que vous voulez diriger l'agence", a lancé un protestataire à l'adresse du nouveau PDG entouré de policiers, selon une vidéo publiée sur des réseaux sociaux.
A en croire des journalistes de la TAP, le gouvernement est accusé de vouloir mettre la main sur les médias nationaux par "des nominations politiques".
Le SNJT a dénoncé dans un communiqué "l'implication de la police dans le dossier médiatique" ce qui représente, pour lui, "une transgression dangereuse et totalement inacceptable".
Il a appelé le gouvernement à "revoir les nominations politiques et partisanes à la tête des médias et à ouvrir un dialogue sérieux et profond sur la réforme de ces institutions au lieu de chercher à les domestiquer pour servir des programmes politiques et partisans étroits".
L'ONG Reporters sans frontières a dénoncé sur Twitter "l'incursion de la police dans les locaux de (l'agence de presse) ainsi que les agressions commises sur des journalistes qui protestaient contre la nomination du nouveau PDG de l'agence (...) arrivé sur place encadré des forces de l'ordre".