"A bas le coup d'Etat", "Liberté pour tous (les opposants) emprisonnés", ont notamment scandé les manifestants rassemblés au centre de Tunis à l'appel du Front de salut national (FSN), principale coalition de l'opposition, dont fait partie le parti islamo-conservateur Ennahdha, bête noire du président Kais Saied.
Bravant une vague de chaleur inédite en Tunisie (avec près de 50 degrés lundi à Tunis et près de 45 mardi), les manifestants, dont des dirigeants du FSN, ont crié aussi leur colère contre une "magistrature aux ordres".
Depuis deux ans, l'opposition organise régulièrement des manifestations contre la "politique répressive" et la "dérive autoritaire" du président tunisien depuis ce qu'elle qualifie de "coup d'Etat" du 25 juillet 2021 quand il a gelé le Parlement et limogé son Premier ministre.
Cette mobilisation n'a pas cessé, même après une vague d'arrestations lancée en février, qui a visé des dirigeants politiques de premier plan, parmi lequel le chef d'Ennahdha et ex-président du Parlement dissous, Rached Ghannouchi. La majorité des détenus poursuivis pour "complot contre la sûreté de l'Etat", ont été qualifiés de "terroristes" par le Kais Saied.
La crise politique déclenchée par le coup de force de M. Saied, au départ soutenu par de nombreux Tunisiens, inquiète les ONG tunisiennes et internationales, qui déplorent une régression des libertés.
"Depuis l'accaparement du pouvoir par le président, les autorités ont poursuivi sur la voie de la répression en emprisonnant des dizaines d'opposants politiques et de détracteurs du régime, bafoué l'indépendance du pouvoir judiciaire (et) supprimé des garanties institutionnelles en matière de droits humains", a dénoncé lundi Amnesty International dans un rapport.
Selon l'ONG, qui estime que les accusations contre les personnalités détenues sont "factices", le président Saied "a privé les Tunisiens de droits élémentaires qu'ils avaient obtenus de haute lutte (lors de la révolution démocratique de 2011) et alimenté un climat de répression et d'impunité".
Plusieurs journalistes et magistrats font également l'objet de poursuites judiciaires. La Tunisie est également secouée par une profonde crise financière et à la recherche d'aides étrangères.
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