"Un salafiste a attaqué au couteau deux policiers. L'un a été touché au front, l'autre au cou et (ce dernier) est en soins intensifs", a dit le porte-parole du ministère, Yasser Mesbah, précisant que l'assaillant avait été arrêté.
Devant l'un des accès de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP, Parlement), des traces de sang étaient visibles, selon une journaliste de l'AFP sur place. Le lieu de l'attaque a été bouclé par la police.
L'assaillant "a avoué, selon les informations préliminaires, avoir adopté la pensée takfiriste (extrémiste, ndlr) il y a trois ans et considérer les membres des forces de l'ordre comme des +tawaghit+ selon ses propres termes. Les tuer, croit-il, est une forme de jihad", a affirmé ce même ministère dans un communiqué.
"Tawaghit" est le pluriel de "taghout", terme signifiant "tyran" en arabe et utilisé par la mouvance extrémiste pour qualifier les policiers et militaires.
L'attaque s'est produite vers "8h, 8h05" (7h/ 7h05 TU) et son auteur "a été rapidement" arrêté, a précisé le porte-parole des forces de sécurité nationale, Walid Hkima, sur la chaîne de télévision publique Wataniya 1.
'Aucun regret'
L'un des responsables du poste de police où l'assaillant a été emmené après son arrestation a indiqué à l'AFP qu'il s'agissait d'un jeune homme d'une vingtaine d'années, "très conscient de ce qu'il a fait".
"Il a parlé calmement et n'a manifesté aucun regret", a dit ce responsable sous le couvert de l'anonymat.
"Il nous a dit +ce matin, j'ai fait la prière et j'ai décidé de faire quelque chose pour le jihad. J'ai vu le policier devant moi, pour moi c'est un +taghout+. Et j'ai fait ce que j'ai fait+", a ajouté la même source, disant rapporter les propos de l'auteur de l'attaque.
Depuis la révolution qui a renversé la dictature en 2011, la Tunisie a fait face à un essor de la mouvance jihadiste qui a fait plusieurs dizaines de morts, notamment des policiers, des militaires et des touristes étrangers.
Les autorités affirment avoir fait "des pas très importants dans la guerre contre le terrorisme", mais elles appellent toujours à la vigilance et des démantèlements de cellules jihadistes sont régulièrement annoncés.
Le pays est sous état d'urgence depuis le 24 novembre 2015, date à laquelle 12 agents de la garde présidentielle avaient été tués en plein Tunis dans un attentat revendiqué par le groupe extrémiste Etat islamique (EI).
Deux autres attaques majeures revendiquées par l'EI avaient eu lieu en mars et juin 2015, respectivement au musée du Bardo à Tunis ainsi que sur une plage et dans un hôtel de Sousse (est). Soixante personnes, dont 59 touristes étrangers, avaient été tuées.
Le musée du Bardo se situe dans le même complexe que le Parlement, dans le quartier éponyme (ouest de Tunis).
Avec AFP