Rassemblés à l'appel du Syndicat national des forces de sécurité intérieure, les manifestants, dont la majorité habillés en civil, ont dénoncé les agressions enregistrées ces dernières semaines contre des agents de sécurité, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Le 24 juin, un policier est mort après avoir été grièvement brûlé par un cocktail Molotov lors de violences dans la région de Sidi Bouzid (centre). Deux autres agents ont été blessés par des jets de projectiles et de pierres.
"Cher gouvernement, chers députés, c'est honteux que notre collègue ait été brûlé", "Ni peur ni terreur, l'agent de sécurité fait partie de ce peuple", ont crié les manifestants brandissant les portraits de policiers blessés ainsi que le drapeau national.
D'autres manifestants ont circulé autour du rassemblement dans leurs véhicules de fonction toutes sirènes allumées.
"Il faut que l'Etat protège ses hommes!", a dit à l'AFP Chokri Hamada, porte-parole du Syndicat national des forces de sécurité intérieure, estimant que "l'Etat a laissé tomber les agents de sécurité qui appliquent la loi".
"Et si les gens parlent aujourd'hui d'une faiblesse de l'Etat c'est parce que nous sommes pas protégés, ni nous ni les membres de nos familles!", a ajouté M. Hamada.
Selon lui, l'"adoption d'une loi interdisant les agressions contre les forces de sécurité intérieure" est nécessaire.
En 2015, ce syndicat avait réclamé une majoration salariale au profit des forces de l'ordre, faisant notamment valoir la difficulté croissante de leur tâche dans un pays affecté depuis la révolution de 2011 par une hausse des attaques jihadistes, qui ont coûté la vie à plusieurs dizaines de militaires, policiers et gendarmes.
La Tunisie est sous le régime de l'état d'urgence depuis novembre 2015, après un attentat sanglant ayant tué 12 agents de la sécurité présidentielle.
Avec AFP