Après plusieurs semaines de blocage de la production du phosphate en février, la situation s'était à nouveau tendue la semaine dernière, à la suite d'annonces gouvernementales jugées insuffisantes par des habitants.
Mercredi après-midi, des jeunes ont manifesté pour réclamer un emploi dans les rues de Mdhilla, où sont situés plusieurs sites de production du phosphate, un minerai assurant à la Tunisie des revenus cruciaux.
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La police déployée en force notamment autour des sites, a tiré des gaz lacrymogènes.
Cinq à six jeunes ont été brièvement hospitalisés, a indiqué une source hospitalière à l'AFP.
Selon le ministère de l'Intérieur, la police est intervenue après que les manifestants ont tenté d'empêcher les ouvriers de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), principal employeur de la région, de se rendre sur les sites de production. Sept cent protestataires ont ensuite jeté des pierres et incendié le commissariat, a ajouté le ministère dans un communiqué.
En dépit de ses ressources naturelles, la région du bassin minier est l'une des plus pauvres de Tunisie. Manifestations et mouvements sociaux sont récurrents, et la production de phosphate a récemment repris lentement après un blocage de près de six semaines.
Pour répondre aux accusations de nombreux habitants, selon lesquels l'Etat est "absent", un conseil ministériel s'est tenu vendredi dans la région.
Mais les mesures annoncées à l'issue de cette réunion, comme la construction d'une centrale électrique, ont été jugées insuffisantes par les protestataires, qui se sont à nouveau mobilisés ces derniers jours.
La CPG est l'un des principaux producteurs de phosphate au monde.
Le bassin minier a été le théâtre en 2008 d'une insurrection réprimée dans le sang par le régime de l'ex-dictateur Zine El Abidine Ben Ali.
Avec AFP