Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a démenti, samedi 5 décembre, que le déploiement de soldats turcs dans les environs de la ville de Mossoul (nord) constituait le préalable à une opération militaire en Irak, après les critiques de Bagdad appelant Ankara à les retirer immédiatement.
"Le camp de Bashika, à 30 km au nord de Mossoul, est un camp d'entraînement établi en soutien des volontaires qui combattent le terrorisme", a déclaré M. Davutoglu lors d'un discours télévisé.
Selon l'agence progouvernementale turque Anatolie, quelque 150 soldats turcs, soutenus par 20 à 25 chars, sont arrivés vendredi dans les environs de Mossoul, deuxième ville d'Irak occupée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), dans le cadre d'une mission de formation.
Des soldats turcs sont présents depuis deux ans et demi dans le nord de l'Irak dans le cadre d'un accord de coopération signé avec les autorités de la région autonome du Kurdistan irakien.
"Rotation normale"
"Ce n'est pas un nouveau camp", a-t-il ajouté, en rappelant que ses troupes y avaient déjà formé plus de 2.000 Irakiens. Le chef du gouvernement a qualifié le nouveau déploiement de "rotation normale" et de "renfort pour faire face à des risques de sécurité".
Toute autre interprétation de ce mouvement de troupes ne saurait être qu'une "provocation", a-t-il insisté.
"Nous avons déjà formé et nous allons continuer à former nos frères irakiens qui combattent Daech (l'acronyme arabe du de l'EI) à Bashika et ailleurs", a poursuivi M. Davutoglu, "nous allons continuer à renforcer notre coopération avec la République irakienne dans tous les domaines".
"Nous n'avons aucune prétention sur aucun territoire. Le combat de la Turquie vise les organisations terroristes", a-t-il conclu.
Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a dénoncé samedi dans un communiqué "une sérieuse violation de la souveraineté irakienne" et appelé "la Turquie à se retirer immédiatement du territoire irakien".
Avec AFP