La première attaque, dans la matinée dans la région de Ménaka, dans le nord-est du pays, a entraîné la mort de trois Casques bleus et d'un militaire malien. Seize autres Casques bleus et un employé civil de la Minusma ont également été blessés, selon un communiqué de l'ONU en début de soirée.
L'armée malienne, qui a eu un tué et un blessé, a précisé que cette attaque avait visé une patrouille conjointe de Casques bleus et de militaires maliens "dans le secteur d'Indelimane".
Plusieurs assaillants ont également été tués, et d'autres blessés, selon l'ONU. La Minusma ne fournit pas la nationalité des Casques bleus touchés, mais les contingents déployés dans cette région sont nigériens et togolais.
La seconde attaque, contre un convoi de la Minusma à la mi-journée au nord de Douentza (centre), a coûté la vie à un Casque bleu et trois autres ont été grièvement blessés, selon la Mission de l'ONU.
Les Casques bleus ont ensuite "engagé une poursuite" contre les auteurs de cette attaque, qualifiée de "complexe" car "incluant l'usage d'engins explosifs et de lance-roquettes", selon la même source.
Trois militaires du contingent tchadien de l'ONU ont été tués le 26 octobre dans le nord du Mali par l'explosion d'un engin improvisé, qui a également fait deux blessés, dont un a succombé le 19 novembre.
L'opération de la patrouille attaquée dans la région de Ménaka "qui entrait dans le cadre de la protection des civils de la région, avait également pour but d'apporter une assistance médicale aux populations dans le besoin", a indiqué le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, cité un premier communiqué de la Mission de l'ONU.
Condamnant cette attaque, il a salué la "bravoure" des Casques bleus et des militaires maliens "dont l'engagement a permis de neutraliser plusieurs terroristes" et appelé "à la vigilance, à la solidarité et à l'unité des Maliens pour faire face à la lâcheté de nos adversaires", en référence aux groupes jihadistes.
Le commandant au Mali de la force française Barkhane (4.000 hommes), qui traque les jihadistes à travers le Sahel, le général Christian Allavène, a affirmé cette semaine que ses troupes avaient recueilli au cours d'opérations récentes des "preuves matérielles" démontrant une "collusion, une certaine porosité" entre des groupes signataires de l'accord de paix de 2015 "et des groupes armés terroristes".
Déployée depuis juillet 2013, la Minusma, qui compte environ 12.500 militaires et policiers, est actuellement la mission de maintien de la paix de l'ONU la plus coûteuse en vies humaines. Elle a perdu quelque 150 Casques bleus, dont plus de 90 dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des soldats de l'ONU tués sur cette période dans le monde.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l'application accumule les retards.
Avec AFP