Il s'agit du premier soldat ukrainien tué dans des affrontements directs avec les rebelles depuis la mi-septembre. "Mardi, dans la zone de l'opération antiterroriste (nom donné par Kiev au conflit dans l'est de l'Ukraine, ndlr) dans le Donbass, un soldat a été tué et deux blessés à la suite d'une violation de la trêve et du régime de cessez-le-feu par les rebelles", a affirmé le service de presse de l'opération militaire dans l'Est. "Les bandits ont ouvert le feu au lance-grenade sur nos positions", a précisé cette même source. L'incident s'est produit près d'Avdiïvka, ville proche des ruines de l'aéroport de Donetsk, bastion rebelle. Néanmoins, la nuit de mardi à mercredi a été "calme", a poursuivi le service de presse. Le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko a de son côté ajouté qu'un troisième soldat ukrainien avait été blessé dans ces affrontements.
Le conflit dans l'Est opposant l'armée ukrainienne aux rebelles prorusses a fait plus de 8.000 morts depuis son déclenchement en avril 2014, mais les combats ont désormais presque totalement cessé en vertu d'une nouvelle trêve, décrétée le 1er septembre. Depuis, la quasi-totalité des soldats ukrainiens tués dans cette zone l'ont été par des mines terrestres, selon les statistiques officielles.
Un civil tué
Les civils aussi sont confrontés à cette menace. Mercredi, un électricien de 44 ans est mort après avoir sauté sur un engin explosif dans la région de Lougansk, selon les autorités ukrainiennes. Dans le cadre du processus de paix, les belligérants ont officiellement annoncé avoir achevé le retrait de leurs armes lourdes, de calibre de plus de 100 millimètres, le long de la ligne de front mais, selon l'OSCE, celles-ci y demeurent encore en certains points. Le retrait des chars et des pièces d'artillerie de calibre de moins de 100 millimètres a été lancé début octobre mais seulement dans la région de Lougansk. Cette opération ne commencera qu'après le 18 octobre dans celle de Donetsk, et seulement à condition que le cessez-le-feu soit totalement respecté. Preuve de l'instabilité de la situation, samedi un rebelle a été tué et deux autres - ainsi qu'un soldat ukrainien - blessés dans un nouvel épisode de violences en périphérie de Donetsk.
De son côté, l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE), qui surveille les évènements dans l'Est, a fait état d'une "situation généralement calme dans la région de Donetsk", dans son dernier rapport publié mardi et relatif aux évènements du 12 octobre. Dans celle de Lougansk, les observateurs ont notamment précisé avoir entendu une explosion dans la ville de Chtchastia, sous contrôle des forces gouvernementales, "provenant éventuellement d'un champ de tir de la République populaire (autoproclamée) de Lougansk".
Plus de 5.000 nationalistes rassemblés à Kiev
L'Ukraine célébrait par ailleurs mercredi la nouvelle Fête nationale du défenseur de la Patrie, instaurée l'an passé par le président ukrainien Petro Porochenko, en honneur de l'armée. Un jour férié a été décrété cette année. Dans ce cadre, une exposition d'équipements militaires, comprenant notamment près d'une vingtaine de chars modernes, des véhicules blindés ou encore des jeeps de fabrication ukrainienne et américaine, a été dévoilée dans le centre de Kiev. "Nous n'avons pas besoin de soldats étrangers. Mais nous sommes reconnaissants envers nos partenaires étrangers pour les armes défensives que nous avons enfin commencé à recevoir", a lancé le président Porochenko lors de la cérémonie d'inauguration. Près de 5.000 militants nationalistes se sont parallèlement rassemblés mercredi dans le centre de la capitale pour célébrer notamment l'anniversaire de la création de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), ayant agi principalement dans l'ouest de l'Ukraine dans les années 1940 et 1950.
L'UPA fait encore aujourd'hui l'objet de controverses, ses membres ayant affronté l'Armée rouge mais aussi collaboré avec les nazis avant de les combattre. Les manifestants ont ensuite défilé dans le centre de Kiev avant de se rendre devant un centre de détention, où sont emprisonnés entre autres des membres du parti d'extrême.
Avec AFP