Arrêté le 14 juin et incarcéré depuis à Ouagadougou, M. Touré était poursuivi pour "participation à une entreprise de démoralisation des Forces de défense et de sécurité", "incitation de troubles à l'ordre public" et "proposition aux forces de défense et de sécurité de former un complot contre la sûreté de l'Etat".
Le tribunal de grande instance de Ouagadougou, devant lequel a comparu le prévenu, a abandonné deux de ces charges, mais l'a reconnu coupable d'"incitation à la révolte" et condamné à "deux mois de prison ferme".
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"On a été surpris parce qu'à l'audience nous avons démontré à suffisance qu'il n'y avait pas d'infraction. Je ne suis pas content de cette décision et nous allons faire appel", a déclaré son avocat, Me Roger Yamba.
Le 13 juin, le militant avait publié sur sa page Facebook un pamphlet contre le pouvoir en place, dénonçant le manque de diligence dans l'évacuation sanitaire d'un élément de l'unité spéciale de la gendarmerie, blessé par balles lors d'une opération antiterroriste à Ouagadougou.
Selon l'avocat, Naïm Touré a expliqué à l'audience vouloir revendiquer un "droit qui ne peut constituer une incitation à la révolte".
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"Donc, en appelant les gens à manifester, il les appelait à s'organiser (...) dans un cadre, même si le syndicalisme n'est pas autorisé dans l'armée", a-t-il justifié.
"La démoralisation des troupes, c'est plutôt le fait de laisser les soldats mourir un à un sans travailler à l'amélioration de leurs conditions", avait lancé Me Balibié Bénao, un autre avocat de la défense.
Célèbre sur la toile pour ses diatribes contre la mauvaise gouvernance et les autorités, Naïm Touré avait déjà été condamné en 2017 pour "injures".
Avec AFP