Le blogueur de 35 ans, condamné à mort en 2014 pour "apostasie", puis à deux ans de prison en appel en 2017, est considéré le "symbole de la répression en Mauritanie" par des organisations de défense des droits humains.
Mohamed Cheikh Ould Mkhaïtir est en "détention provisoire" et "seule la Cour suprême pourra statuer sur son sort", a déclaré le ministre mauritanien de la Justice Dia Moctar Malal devant l'Assemblée nationale, sans donner de date pour ce jugement.
Ayant passé quatre années en détention provisoire entre son arrestation et le jugement en appel, M. Ould Mkhaïtir aurait dû être remis en liberté après la réduction de peine, le pourvoi en cassation déposé par le parquet n'étant pas suspensif. Mais il a été placé en "détention administrative" dans un lieu inconnu, selon les autorités.
"Ni l'exécutif, ni le législatif ne peuvent imposer une décision le concernant", a encore déclaré le ministre, alors que cette affaire a déchaîné les passions en Mauritanie.
Le jeune homme avait été reconnu coupable d'apostasie (le fait de renier sa religion) pour un article sur internet taxé de blasphème envers le prophète de l'islam, Mahomet. Mais il avait ensuite exprimé son repentir.
En 2017, l'annonce de la réduction de sa peine en appel avait provoqué des manifestations de protestation et le gouvernement mauritanien avait, en avril 2018, adopté un projet de loi durcissant la législation contre les auteurs d'apostasie et de blasphème, rendant la peine de mort obligatoire contre eux même en cas de repentir.